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| Petite escapade. Recherche Minérale ? | |
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Edward Pallin'O
Chef des Archimages
Humain
Nombre de messages : 17 Date d'inscription : 27/12/2007
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| Sujet: Petite escapade. Recherche Minérale ? Lun 12 Mai - 15:54 | |
| ( Je remet le même Rp parce que le démon de le voir à la corbeille. Si vous pouviez supprimer l'autre cela serrait sympatoche ^^ )
Petite Escapade. Recherche Minérale ? Dimanche 11 Juillet de l’an 3069. L’après-midi, 14 h.
Comment commencer un de mes messages autrement que par un petit descriptif de la Météo et de la température estivale ? Et bien on peut dire qu’il faisait plutôt chaud, même si ce n’était pas la même chaleur suffocante que ce jour de Marché. Ah … Ce jeudi 8 Juillet … Ah non ! Les migraines, ça suffisait, il commençait à en avoir par-dessus la tête. Pour s’empêcher de penser à ces douloureuses mémoires, le jeune homme, à la peau blanche sur laquelle le pâle soleil du petit d’après-midi se reflétait doucement, se mit à marcher d’un pas plus énergique, laissant derrière lui la Ville et le Château du Dirigeant. Mais nous n’avons pas fini de décrire notre chère Météo. Le soleil n’était pas très haut dans le ciel, quelques cumulus lui ayant ravit sa place de dominant, le recouvrant par certains endroits et empêchant ses rayons de venir effleurer la terre. Le jeune homme qui avançait, progressant sur un petit sentier, toujours vêtue de son éternel costard noir et blanc avait piqué un rose rouge sang dans sa poche, preuve qu’il était de très très très bonne humeur. En gros, il fallait en profiter, cela ne serrait ainsi qu’une fois par an. Mais si on l’observait bien, on pouvait nettement apercevoir le petit sourire qu’il avait aux lèvres, la tête rejetée en arrière, même s’il gardait un œil sur le chemin qui serpentait, le regard la plupart du temps braqué sur le ciel et ses nuages, les mains croisées sur sa nuque, respirant calmement.
Voulez-vous savoir quelle était la cause du petit sourire qui flottait, rêveur, sur les lèvres pâles du jeune homme à la peau translucide ? Et bien, pour une des rares fois, il se laissait aller à la rêverie. Il n’aurait pas dû, il le savait bien mais ici, seul, il ne pouvait pas décemment penser qu’il y aurait quelqu’un qui l’aurait suivit pour l’espionner ! Et s’il n’utilisait pas la magie, il n’avait vraiment aucun besoin de s’inquiéter. Alors, il pouvait bien rêver. Et là, c’était vers le futur que se penchait ses songes. Il avait eut cette « révélation » en voyant le ciel. Le soleil, s’il était sûr qu’il ressemblait à William Kessen, les nuages étaient les ennuies qui se profilaient pour lui. Perspectives qui ne put que lui tirer un petit sourire. Prudent, le jeune homme s’arrêta, regarda soigneusement autour de lui … non, il était seul ( j’insiste bien, il est seul ). Reprenant lentement sa marche, le jeune homme, quittant ses pensées réjouissantes, s’intéressa quelque peu au alentours. Le chemin qu’il avait pris soin de suivre jusque là, sortant sans problème de la Ville et s’en éloignant avec presque un petit soulagement, l’avait mené à travers la campagne jusqu’à ce village dont il avait entendu les marchands parler Jeudi dernier. Pff … A cause de certaines responsabilité qu’il ne pouvait oublier à l’Armurie, il n’avait pu partir plus tôt à la recherche de ce village abandonné. Il avait vécut ici toute sa courte vie, 27 années bien remplie. Jamais il n’avait pris ni le temps de venir ni même le temps d’accorder une quelconque attention aux rumeurs des Marchands. Finalement, les meilleures années de sa vie étaient bien les dernières. Bien plus remplis que les autres, si on y pensait. D’ailleurs, le jeune homme à la peau blanche en était venu à se demander comment avait il put vivre dans si peu d’activité. Mais passons, nous n’étions pas la pour étudier le passé de notre jeune ami surtout qu’une crise n’était pas vraiment souhaitable pour le moment. Devoir s’allonger, faute de mieux, en plein milieu de la route ou plutôt du sentier n’était pas vraiment en première place de la liste de ce que le jeune homme avait envie de faire … Allez donc savoir pourquoi =).
Cependant, comme d’habitude, le jeune homme n’aurait jamais fait ce trajet pour rien. Il n’était jamais désintéressé. Et certaines rumeurs parlaient d’une mine de soufre. Complètement dépassé certes par rapport aux techniques du Monde de Gaiaa mais il pouvait bien trafiquer quelque chose avec un peu d’Hydrogène. En tant qu’Armurier, cela ne devrait pas lui poser tant de problème que cela. Mais avant toute chose, il était humain. Et un humain à bien besoin de subvenir à quelques besoins qui le rattachent à cette bonne vieille terre. Cela faisait déjà trois heures qu’il était partit à pied et bien entendu, il n’avait pas mangé avant. Et maintenant, son ventre criait famine … Toujours en soupirant ( cela devenait une mauvaise habitude chez lui ) le jeune homme avança plus rapidement, essayant de faire abstraction de la faim qui lui tordait les boyaux. Au bout de même pas cent mètres, il rendit les armes, il avait trop faim. S’arrêtant, il tâtonna se poches, il lui semblait pourtant l’avoir emmenée …
* Et Merdre … *
Il avait oublié sa pomme. En se concentrant ne serrait-ce qu’une poignée de seconde, la lumière se fit. Il l’avait laissé sur son bureau, en ville, donc à 3 h de marche de là … Pas question de faire demi tour. On était en été, il trouverait bien quelque chose. Passant une main énervée dans ses quelques mèches blanches rebelles, il se remit en route, grommelant, ne pensant même plus au ciel. Ciel qui d’ailleurs c’était dégagé, laissant le soleil briller de tout son soûl ce qui ne fit qu’augmenter la fureur du jeune homme à la peau blanche comme neige. La journée avait bien commencé, ne pourrait elle donc pas durer ainsi ? Heureusement pour le jeune homme, il ne tarda pas à croiser la route d’un verger. Sûrement celui d’un paysan. S’il lui piquait une poire, il ne le remarquerait peut-être pas. Qui sait, il valait mieux assurer le coup. S’approchant de l’arbre le plus proche, il remarqua une poire bien juteuse. Sauf qu’elle était bien trop haute pour lui-même s’il était grand. Il y en avait d’autre plus bas mais elles étaient moins appétissantes. Pff … Petit regard aux alentours, personnes. Petit sourire, la poire vint atterrir dans sa paume ouverte. En dédommagement, il déposa une petite pièce d’une somme plutôt haute entre les racines de l’arbre et s’écarta du chemin. Il n’avait plus beaucoup de route et pour une fois, il sifflotait, content d’être sur la route et un peu moins mécontent contre le soleil qui lui réchauffait le dos. Un petit croc, et voilà la poire entamée. Hum, bien juteuse et sucrée. Pile comme il faut quoi. Comme quoi, la vie peut-être belle … Et d’ailleurs, voilà enfin le Village abandonné. Le jeune homme s’arrêta, il regarda autour de lui et inspira un bon coup avant de se remettre à marcher. Il traversa rapidement le village, soulevant des nuages de poussière à chaque pas. Autour de lui, rien que des ruines. Partout. Sauf un bâtiment qui attira immanquablement l’attention du jeune homme. S’en approchant, il lui fut facile de comprendre ce qu’était ce bâtiment.
Une Eglise. Et à priori en superbe état.
* Bon … Réflexion, Mine ou Eglise ? Rhaaa ! Pourquoi faut il que ça tombe pile le jour de mes vacances ? *
Le jeune homme croqua à nouveau dans sa poire, il en était au trognon maintenant. Ici et là, parmi les graviers, il trouva bien un truc qui ressemblait de près et de loin à une poubelle. Bah oui, malgré le fait que le village ne soit plus qu’un tas de ruines, il n’y avait aucunes raison de polluer, même avec du biodégradable, le passé avait montré ce qu’il advenait lorsque tout le monde opérait ainsi. Frottant vigoureusement ses mains l’une entre l’autre, le jeune homme s’approcha d’un pas alerte de l’Eglise. Il s’arrêta à nouveau, juste devant la porte en bois gravée. Il fut presque surprit de reconnaître la forme de croix qu’il portait au cou. Non pas qu’il soit croyant mais c’était à priori un cadeau de ses parents. La seule chose qui le rattachait à son passé qu’il se permettait de garder sur soi. On ne savait jamais, autre chose aurait peut-être ravivé ses migraines ? Coupant court à ses réflexions, le jeune homme entra dans l’église. En moins d’une seconde, il passa du petit bruit du dehors, vent, criquet, craquements et autre, au silence le plus complet, studieux. Mais en écoutant bien, le jeune homme capta quelques murmures, comme si les âmes des moines pieux qui venaient prier pour chaque heures lorsque le village était encore debout avait réintégré leur place, voués cœur et âme, c’était le cas de le dire, à leur Dieu. Chacun devrait être lire de prier le Dieux qu’il voulait. Un roi Sicilien n’avait il pas dit, lorsque qu’une catastrophe était tombée sur la petite île, « Priez le Dieu auquel vous adressez vos désirs chaque soirs, celui que vous appelez lorsque vous êtes dans le noir … ». Il avait bien raison, malgré le syncrétisme ( mélange si vous préférez xD. ) des religions, il fallait être tolérant et supporter chaque religion et idéaux. C’est l’esprit remplie de ces belles et idéalistes pensées que le jeune homme à la peau blanche s’approcha d’un des bancs sur lesquels les fidèles venaient apparemment s’asseoir lors des messes. Il l’avait lu sur des livres d’Histoire mais il n’avait jamais eut l’occasion de tester cette connaissance-ci. Imitant ces fidèles, le jeune homme s’avança dans l’allée, ses pas résonnant gravement dans la chapelle et la nef. Arrivé près de l’autel, juste à deux rangs plus loin, il entra dans les rangs et s’assit sur le long banc en bois dur. Assis, le dos appuyé contre le dossier, le jeune homme renversa la tête en arrière, pensive, ses longs droits caressant pensivement la croix qu’il portait au cou. | |
| | | Kementari D'Aepra
Merveilleuse Reine
Incarnée - Ange
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| Sujet: Re: Petite escapade. Recherche Minérale ? Sam 17 Mai - 17:18 | |
| Les pâles rayons du soleil à peine levé filtraient doucement entre les stratus de l’aurore achevée, dessinant des reflets immaculés et brillants sur l’éclair blanc qui filait avec le vent. Il survolait les bourrasques, se jouait des rafales et paraissait danser au rythme du zéphyr matinal. Nul œil humain ne pouvait percevoir cette flèche d’argent, par à coups cachée derrière les nuages. Personne ne venait entraver sa liberté ou l’empêcher de passer à toute allure dans le ciel illuminé. Elle passa au beau milieu d’une nappe de brouillard et ralentit. La flèche se transforma alors lentement en une petite silhouette gracile, pourvue d’ailes de neige et de cheveux d’argent. Une magnifique jeune ange émergea ainsi, tournoyant sur fond de ciel bleu. Ses mèches argentines, démesurément longues, s’étaient couvertes de quelques gouttes de rosées que le soleil chatoyait et son visage – rosit par le froid matutinal – s’offrait tranquillement à la douce chaleur de celui-ci. Ses petites lèvres pulpeuses, d’un vermeil éclatant, s’étiraient en un sourire serein, auquel répondaient ses joyeuses prunelles olive. Une fois n’était pas coutume, son corps gracile n’était couvert que d’une légère robe blanche et d’un châle noir. Un gant de soie ébène enserrait son bras droit et ses étranges boucles d’oreilles pendaient toujours à celles-ci. Ses cheveux avaient été laissés lâches et semblaient perpétuellement l’entourer d’une aura divine, comme une incarnation de la Déesse. Tout humain qui l’aurait aperçue à cet instant aurait cru à une apparition divine. Aucune parure ne venait ajouter à sa beauté et son naturel lui allait à merveille. Mais le temps n’était pas au narcissisme.
Kementari – car il s’agissait bien d’elle – avait été brusquement tirée du sommeil, premier depuis plusieurs semaines, par une prémonition étrange. Une bourrasque emportait les pétales d’une rose d’un rouge sang posée sur un sépulcre lui-même surmonté d’une croix. Le tout avait été flou et indistinct. Cela ne l’aurait pas dérangée si une atroce migraine ne s’en était suivie, contrecoup d’un puissant refoulement de ce pouvoir de prémonition. Il y avait longtemps qu’elle n’avait plus eu de vision. Depuis ses 16 ans en fait. Elle ferma les yeux à cette pensée, chassant de mauvais souvenirs, tout comme elle l’avait fait la nuit même. Néanmoins, malgré sa réticence et son malaise, elle savait que la chose qui avait eu assez de puissance pour provoquer une vision après 7 ans de « silence » devait être d’importance – et qu’elle se devait donc d’aller à sa rencontre. Celui ou celle qui avait provoqué ça l’avait appelée, consciemment ou non. Il en allait ainsi pour les Anges. Leur nature pacifiste avait fait d’eux les « gardiens » des âmes. Ils pouvaient les protéger ou choisir de les laisser s’évaporer. Parfois ils n’y parvenaient pas à temps. Encore des souvenirs… Secouant la tête, la jeune reine chassa ces traînées de mélancolie de sa conscience et essaya d’imaginer la tête de son conseiller lorsqu’il découvrirait sa disparition. Cela lui arracha un bref rire amusé, avant qu’elle ne descende en piqué vers une forêt où la végétation était étrangement moins dense. La jeune femme reconnaissait là le signe que la frontière entre « son » monde et « l’autre » monde avait été franchie. Elle savait que la personne qu’elle cherchait était ici. Son pouvoir de divination, descendant d’une lignée royale, était plus précis que ceux des Anges normaux et elle savait que plus la vision était imprécise, plus la personne était loin – contrairement aux prémonitions habituelles, dont la précision était aléatoire. Mais à vrai dire, explorer tout ce monde à la recherche de cette personne ne l’enchantait guère, et elle s’en remettait davantage à la bienveillance de la Déesse qu’à autre chose. Et tant pis si elle ne le trouvait pas. De toute façon, elle n’était pas venue ici que dans ce but.
Lors de sa dernière expédition, elle avait découvert une herbe médicinale très puissante qui proliférait ici, alors qu’elle était d’une rareté phénoménale en Aepra. La jeune souveraine était donc aussi venue pour tenter d’en récupérer. Sa petite bourse, déjà bien remplie de plantes diverses, pendait par un fin cordon à sa ceinture, à côté du fourreau de son épée. Pas réflexe, elle en caressa le pommeau, serti d’un énorme rubis. Encore, toujours des souvenirs. Elle les chassa une nouvelle fois, comme toujours. Elle avait apprit à le faire naturellement. La jeune femme savait quel était le fardeau qu’elle portait et ce pourquoi elle faisait ce qu’elle avait décidé de faire. Sa conscience était tranquille – dans les limites du possible. Lassée de ressasser ce qu’elle avait déjà pensé et repensé, l’Ange se mit en marche sur le chemin de terre qui serpentait à travers la forêt. Tout en avançant, elle jetait des coups d’œil autour d’elle, tentant de repérer ce qu’elle était venue chercher. Il était étrange de constater à quel point la nature était moins… imposante de celle de « son » monde. Aucun des arbres ne paraissait centenaire, la mousse avait à peine pris possession des lieux, la végétation semblait en parfaite santé, sans aucun arbre mort ou malade. C’était comme un bois à peine né, mais déjà grand. Comme si ce monde là avait été plus jeune que celui de là-bas. Kementari devait avouer que tout ici l’intriguait. Elle n’avait pas eu l’occasion de venir souvent, mais cet endroit apparu il y a peu lui paraissait plus qu’étrange. Elle s’approcha d’un tronc puissant et y posa sa main, tâtant le bois. Comme elle le pressentait, il était solide et jeune ; encore plein de sève et de vie. Elle se pencha à son pied et examina la terre ; humide. Avisant des fleurs d’Oxalis des bois, elle en cueillit une petite poignée et la plaça dans sa bourse d’où émanaient d’agréables senteurs végétales. Puis elle reprit son chemin, pensive quant aux plantes qu’elle pourrait éventuellement trouver sur un terrain aussi humide. Au fil du chemin, elle coupait des tas de brins ou de fleurs, sans prendre garde à la distance qu’elle parcourait… Jusqu’à ce que la faim se fasse sentir. La jeune femme n’avait rien avalé depuis la nuit dernière et elle devait avouer qu’une quelconque nourriture n’aurait pas été superflue. Elle leva les yeux vers le ciel. Le soleil rayonnait paisiblement, filtrant parfois au travers du ramage des arbres. En plein été, il devait être possible de trouver des fruits ou des baies…
Après deux heures de recherches vaines, elle abandonna dans un gémissement désolé en entendant son estomac protester. L’Ange s’assit sur une pierre et ramena ses genoux contre elle, cherchant une solution. Un vent frais soufflait doucement, secouant ses cheveux et caressant sa peau. Elle regarda de nouveau de ciel, d’un œil désespéré. Jusqu’à ce que l’étendue de son imbécillité ne lui vienne à l’esprit. Elle avait des ailes ! Elle pouvait donc voler. Et qui disait voler disait voir les choses du ciel, donc voir loin. Donc trouver à manger. Sans s’étendre en réflexion, elle déploya ses majestueuses ailes blanches et s’élança vers les cieux, emplie d’un nouvel espoir. Bonté Divine que son idée était bonne ! A quelques kilomètres de là se trouvait un grand verger – où devraient logiquement se trouver des fruits. De plus, un chemin se trouvait juste à côté, menant visiblement à un petit village. Elle brûlait d’en apprendre un peu plus sur ce monde étrange, et aller dans un village ne pouvait être qu’une bonne expérience. Toute heureuse de ses découvertes, elle virevolta joyeusement en direction du verger, qu’elle atteint dix minutes plus tard. Il était essentiellement composé de poiriers. Et comme toujours, les meilleurs fruits étaient les plus en hauteur. Kementari sourit gaiement. Quel avantage de posséder des ailes tout de même ! Quelques battements et l’une des poires les plus appétissantes était cueillie et entamée. Le jus sucré coula autour de ses lèvres, répandant une délicieuse odeur. Elle s’essuya rapidement et prit la direction du chemin tout proche, la poire toujours en main. Elle allait enjamber le petit talus qui séparer l’endroit du sentier lorsqu’un petit éclair métallique entre les racines d’un des poiriers attira son attention. Elle s’approcha et se pencha vers le petit bout de métal qu’elle prit entre ses doigts et fit miroiter au soleil. De toute évidence, il s’agissait d’une pièce. Une jolie pièce, d’ailleurs. Enchantée – et sans se préoccuper de savoir ce qu’une pièce pouvait faire ici – la jeune reine la plaça dans sa bourse avant de continuer son chemin.
Comme elle l’avait vu un peu plus tôt, ce sentier terreux menait bien à un petit village. Mais ce ne fut qu’en y arrivant qu’elle se rendit compte de son état de ruines. De petites maisons de pierres s’étaient écroulées et déversaient leurs murs sur le sol, laissant sur ceux-ci grimper des plantes sauvages. D’anciens panneaux de bois avaient cédés au temps et étaient tombés face au vent. Un seul bâtiment semblait en bon état. Il était planté au milieu du village, de manière un peu insolite – tout du moins pour une Elrosienne. De grandes fenêtres colorées s’étendaient sur tous les murs, ou presque, mais l’ensemble restait très austère et froid. Une grande porte de bois, légèrement entrebâillée, signifiait sans doute l’entrée, et une grande croix – du même type que celle de sa vision – était incrustée dans la pierre, à côté. Kementari était encore plus intriguée par ce bâtiment étrange que par le bois précédent. Rien n’était comme en Aepra ici. Les toits avaient une forme bien étrange, par exemple. De trois puissants battements d’ailes, elle arriva à hauteur des tuiles, qu’elle examina avec attention. Elles étaient usées, et certaines étaient fêlées. La mousse avait déjà commencée à les recouvrir. La jeune femme haussa les épaules et s’apprêta à redescendre au sol lorsqu’une plante attira son attention. Elle se posa sur le toit et avança de quelques pas… Oui ! C’était bien la plante qu’elle cherchait depuis son arrivée ! Quelle chance elle avait de la trouver ici ! Mais il était vrai que cette herbe poussait dans des endroits humides, et pourtant exposés au soleil. Les vieux toits étaient donc tout indiqués. Décidément très satisfaite de sa journée, elle se pencha pour cueillir le brin… Lorsqu’il se passa quelque chose de très inattendu, qui alla très vite. Quelques unes des vieilles tuiles, déjà abîmées par le temps, cédèrent sous son poids et elle dévala la pente du toit dans un grand fracas, sans avoir même eu le temps de réagir. Arrivée – un peu trop vite et brutalement à son goût – au bord du toit, elle tenta de déployer ses ailes mais dérapa sur la surface glissante et passa violemment à travers l’une des fenêtres colorées qu’elle avait remarquées tout à l’heure, à la différence près que celle-ci était ronde. Elle n’eut pas le temps de se protéger le visage, qu’elle sentait déjà des morceaux de verre entailler la peau pâle de ses bras nus et de son visage. Soudain l’un des bouts trancha net le cordon de sa bourse, et, en se penchant pour la rattraper, elle ouvrit ses bras, exposant le haut de sa gorge à la matière coupante.
Ainsi elle apparue, traversant le vitrail du chœur, tel une Vierge ailée et sanglante. Le soleil derrière elle l’illuminait à contre-jour, emplissant sa robe blanche d’un éclat irréel et créant autour d’elle comme une aura lumineuse. Ses cheveux d’argents l’enveloppaient comme un voile virginal et brillaient de milles éclat métalliques. Seul détail incongru : cette Vierge présentait de nombreuses entailles ensanglantées Kementari, elle, inconsciente de son arrivée féerique, vivait ce moment comme un cauchemar au ralentit. Elle fixait le sol qui se rapprochait lentement, sans qu’elle ne sache comment l’éviter, alors qu’elle présentait la chute fatale qui l’attendait. Elle avait mal un peu partout. Levant des yeux brumeux vers… elle-ne-savait-quoi, elle cru discerner une silhouette, avant de s’effondrer lourdement sur le sol de pierre. Elle entendit son épée qui s’échappait de son écrin de cuir pour atterrir quelques mètres plus loin dans un bruit sonore, puis son attention s’évanouie.
[Ahaha, désolée pour tout le HS et la longueur mais j'étais inspirée, après les exams, et me suis bien éclatée xD] | |
| | | Edward Pallin'O
Chef des Archimages
Humain
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| Sujet: Re: Petite escapade. Recherche Minérale ? Dim 18 Mai - 14:17 | |
| ( C’est super mais je suis pas sûr de pouvait en faire autant tout le long … )
A l’intérieur de l’église, comme dans sa petite bulle de savon flottant à quelques kilomètres de la réalité qui était propre à son monde au combien trop réel, Gaïaa, un humain aux longs cheveux blanc nattés dans lesquels se mêlaient un grand ruban de ( véritable ) soie noire était plongé dans ses pensées. Sa fine main blanche aux longs doigts pâle était crispée sur la petite croix qu’il portait depuis toujours en pendentif et qui ne le quittait jamais. Il serrait si fort, que chacun des quatre rubis, qui ornaient l’extrémité des branches de la croix, avaient imprimé leurs motifs taillés dans la paume à la peau tendue du jeune homme. Car jeune homme, il l’était. Âgé de seulement 27 ans, le jeune humain était déjà ce que l’on pouvait appeler un surdoué over-booké. Il cumulé plusieurs métiers tout d’abord. Commençons par l’officiel ; Edward ( car c’était lui ^^ ) tenait une Armurerie qui répondait au doux nom d’Idéal Sanglant. Un nom qu’il aimait beaucoup je devais l’avouer. En plus de cette Armurerie, il devait gérer pour elle trois assistants et un assistant en chef pour coordonner le tout lorsqu’il s’absentait, ce qui était souvent le cas. Son deuxième métier ? Un peu plus sombre, Edward pouvait se faire un assassin très discret à ses heures et il n’avait jamais hésité à recourir à cette obligation lorsque du pouvoir était en jeu. Et enfin, dernier ‘métier’, Edward n’était ni plus ni moins que le Chef de la Secte des Archimages, tous se retournant contre le Monarque en place, William Kessen. Mais passons sur cette intéressante biographie du jeune homme et tournons nous plutôt vers ses pensées.
Celles-ci étaient quelques peu moroses et bientôt, la main droite qui enserrait la croix lâcha le pendentif pour, avec la main gauche, venir appuyer l’index et le majeur de part et d’autre de la fine tête pâle et sombre d’Edward, les deux doigts reposant exactement à la même place, sur les tempes brûlantes du jeune homme. L’humain sentait les pulsations de son cœur tambouriner dans sa tête comme le marteau de Hans ( l’un des ses assistants ) lorsque celui-ci insistait pour fabriquer l’arme entièrement à la main. La faute à qui ? On devrait plutôt dire la faute à quoi ? Et la faute revenait aux souvenirs qu’Edward se forçait à dompter sous le dôme rassurant de la nef, entre les murmures effacés du passé et ceux, bien réels, du vent qui s’était levé au dehors de cet abris de silence. Et du silence, il en avait bien besoin car il fouillait au plus profond de sa mémoire. Il avait toujours voulut tout savoir. Et ce n’était pas aujourd’hui que cela allait changer. En effet, le jeune homme était intrigué de retrouver la même croix sur son pendentif ainsi que dans ce village délabré. Etrange, voir très étrange. C’est exactement ce qu’aurait put se dire quelqu’un qui n’aurait pas était Edward. Car pour Edward, il n’y avait pas de hasard, seulement des coïncidences. Et il était quasiment sûr qu’il savait ce que voulait représenter cette croix. Elle était quelques peu différente de ce qu’il avait put voir dans les livres. Mais se replonger ainsi dans sa mémoire lui faisait vraiment trop mal à la tête. Soupirant ( décidément, avoir trop de responsabilités ça vous épuise un homme, même en vacances ^^ ), le jeune homme longiligne et mince se releva. Il fit le tour de l’église en ruines. Les fidèles, avant de voir leurs maisons ravagées par il ne savait trop quoi, était tous venus ici pour se recueillir. Des morceaux de bougies étaient encore accrochées aux candélabres et l’autel avait du être nettoyé de frais car on pouvait encore voir l’éclat de la teinture pourpre qu’on avait posé dessus sous la couche ( épaisse je vous l’accorde ) de poussière et de temps. Son regard morne se posa sur tout ce qu’il l’entourait.
Croisant les bras sur son torse, le jeune homme fit demi-tour. Il était encore jeune mais il n’était pas impotent. Il savait parfaitement bien se défendre et le fait qu’il soit à la tête de la Secte des Archimages à ce si jeune âge prouvé bien qu’il avait des capacités. Des capacités ou alors un sérieux trouble de reconnaissance. Traduction : on ne s’était pas assez occupé de lui étant petit et il avait soif de reconnaissance de la part des autres. Mais aussi, c’était un féru de Magie. Il n’imaginait pas sa vie sans. Et même si c’était dangereux, même s’il devait éviter de se faire voir, il continuer à se servir de sa magie. Dernier exemple en date ? Il avait cueillit une poire légèrement trop haute pour lui avec cette magie qu’on appelait Télékinésie. Il maîtrisait aussi les talents d’Ombristes ce qui était pas mal. Pouvoir dompter les Ombres était un talent qu’il avait toujours convoité. Qu’elle surprise et qu’elle n’avait pas était sa joie lorsque son Maître, aujourd’hui décédé, lui avait dit qu’il était plutôt doué dans cette maîtrise là. Mais ce n’était pas le point le plus important. Non, le talent auquel il tenait le plus était son Talent de Guérisseur. Il trouvait que c’était le plus dur à maîtriser et il devait avouer que même en étant Chef de la Secte des Archimages, il avait bien du mal à guérir les maladies trop grandes et trop graves. Mais cela allait changer. Perfectionniste, Edward avait confiance en lui, il savait parfaitement qu’il continuerait à bosser jusqu’à se rapprocher à l’extrême de cette perfection tant espérée. Se rasseyant, le jeune Chef renversa sa tête en arrière pour fixer le plafond de la nef. Il se passa une main lasse sur le visage et ferma les yeux. Une douce musique envahissait son esprit. Dormir lui semblait incongrue dans ce lieu mais il savait que s’il restait ainsi il allait s’endormir. Manque de chance pour le jeune humain over-booké, surchargé de travail et décidément très las, quelque chose arriva.
Et cette chose arriva plutôt en catastrophe. Enfin, un genre de catastrophe pour le moins féerique pour reprendre le terme exacte. En faite, une jeune femme venait de traverser la lucarne ronde de ce qui était avant la place du chœur. Le jeune humain se redressa, debout, aux abois. L’idée saugrenu qu’un être normal n’aurait pas pu monter sur le toit de l’Eglise ne l’effleura pas un instant. Il savait pertinemment que quelque chose arrivait. Il n’était pas idiot et encore moins naïf. Néanmoins, il n’avait jamais eut à faire avec des gens autre que des Humains, et son poignard glissa tout naturellement de son étui sur le poignet du jeune homme à la main fine dont les longs doigts se refermèrent avec assurance sur le manche en cuir du dit poignard. Relevant la tête et rabaissant le bras qu’il avait involontairement mit devant sa figure pour la protéger des éclats de verre, Edward cligna lentement des yeux puis fit un pas en avant. Un pas puis deux, puis trois. Et ces pas le menaient vers la forme allongée qui était prostrée sur les marches menant au chœur. Il n’avait rien vue de l’apparition qui devait pourtant être spectaculaire car il s’était protégé la figure et donc, avait bouché la vue à ses yeux de par son bras levé. Mais maintenant, il découvrait avec stupeur une jeune femme à la peau blanche et aux longs cheveux d’argent. Ses paupières étaient certes fermées mais ses longs cils restaient nettement visibles sur le visage d’ivoire. Le jeune homme laissa glisser son regard sur ses épaules et ses bras nus. Non pas pour faire du voyeurisme mais plutôt pour voir l’étendue des dégâts. La jeune femme était couverte de plaies. La plupart superficielles mais l’œil expérimenté du jeune homme en vit une, plus profonde que les autres, sous la pommette gauche, comme une longue estafilade. La jeune femme inconnue avait eut de la chance. Beaucoup de chance. Quelques centimètres plus haut et l’œil y passait définitivement. Et aucun talent de Guérisseur ne pouvait redonner vie à des organes ou des membres morts. C’était bien trop lourd et chaque Guérisseur qui, passant outre les interdit, avait tenté l’expérience n’avait plus donné signe de vie dans les temps suivant l’expérience. Néanmoins, quelques plaies ouvertes et une estafilade étaient dans les cordes du jeune Chef. Celui-ci s’avança gardant néanmoins son poignard dans sa main droite. S’agenouillant aux côtés de la jeune femme, il avança une main hésitante vers les plaies avant d’être arrêté net dans son geste par une étrange vision. Une vision plus qu’étrange.
* Des ailes … Bon Dieu je dois être en plein cauchemar ou je nages en plein délire, il n’y a pas d’autre explication … *
Bon, je m’explique. Même lorsque vous croyez à l’existence des Anges, vous retrouver face à un être flanqué d’une paire d’ailes, cela remet en question beaucoup de chose. Eloignant sa main de la jeune femme, il raffermit sa prise sur son poignard et se prit l’arrête de son nez entre le pouce et l’index, sa position fétiche lorsqu’il avait besoin de réfléchir. Bon, selon toutes vraisemblances, l’être devant lui était bel et bien un ange. Sa main serra plus fort son poignard, ses articulations devenues blanches depuis déjà longtemps saillirent tout comme les veines sous l’effort qu’il leur imposait. Mais reprends toi, réfléchit. Un ange, c’est forcément Magique, rien d’autre possible. Le jeune homme refusait catégoriquement de ranger les Anges dans la catégorie ‘Sans magie‘. C’était tout simplement impossible. Et si on y réfléchit bien, une si ‘petite‘ paire d’aile ne pouvait pas supporter le poids, même très léger, des organes et du squelette d’un être s’apparentant à l’humain. Aucun être vivant normalement constitué ne pourrait voler avec une si petite paire d’aile. Sans rentrer dans les détails, il manquait à ses ailes de bons centimètres pour pouvoir faire décoller un humain ou un être vivant. Donc, cet Ange était forcément magique. Et étant donné que William Kessen ne pouvait pas voir en peinture la Magie, ce ne pouvait être lui qui avait envoyé cet Ange. Deux solutions alors s’offraient à Edward. Soit l’Ange agissait de sa propre volonté, soit il se pouvait que la Vierge Noire ait mandaté cet Ange pour lui transmettre un message. C’était plus que possible et probable après tout. Dans tous les cas, cet Ange ne pouvait pas forcément être mauvais. Restant tout de même sur ses gardes, le jeune homme posa son poignard sur le sol pavé. Il prit soin d’éloigner la lame appartenant selon toute vraisemblance à l’Ange d’un revers de cette même main. Puis il apposa ses deux mains sur les plaies de l’Ange et petit à petit, il soigna la plupart des blessures de la jeune femme. Il s’arrêta, essoufflé et le front baigné de sueur. S’essuyant d’un revers de la main, le jeune homme entreprit de tâter le pouls puis le front de l’Ange. Selon toutes vraisemblances, il devrait être conscient maintenant. Ou tout du moins, il pourrait sûrement l’entendre. Reprenant son poignard, le jeune homme redevint méfiant et attentif. Il apposa la lame de son poignard contre la gorge de l’Ange, sachant pertinemment que si une veine passait la dessous et qu’il la coupait, l’Ange devrait selon toutes vraisemblances mourir. De même, prenant toutes les précautions qui selon lui s’imposait, il souleva par la force de la pensée, son pouls s’accélérant sou l’effort un bloc pensant bien lourd qu’il plaça au dessus du corps de l’Ange. Personne ne pourrait survivre à cet écrasement. Enfin, personne de normal. Inspirant à fond, Edward se mit enfin à parler.
« Je préviens gentiment. Un mouvement et tu es mort. Ok ? Maintenant, si tu m’entends, ouvre les yeux. Lentement je te préviens ne tente rien, ce serrait très certainement dommage … »
Sa voix s’éteignit sous l’effort qu’il devait fournir. Il ne pensait même pas au fait qu’il pourrait paraître ridicule si l’Ange était encore inconscient. Il savait comment était mort l’Ancien Chef des Archimages. Et il n’avait nullement envie de finir comme lui à cause d’une négligence ou d’un sentiment aussi futile que le ridicule. Le jeune homme raffermit sa prise sur le poignard, releva un peu le bloc de pierre et attendit en silence qui ressemblai presque à un silence religieux. | |
| | | Kementari D'Aepra
Merveilleuse Reine
Incarnée - Ange
Nombre de messages : 22 Date d'inscription : 02/01/2008
Feuille de personnage Âge du personnage: 23 ans Relations avec les autres:
| Sujet: Re: Petite escapade. Recherche Minérale ? Mer 21 Mai - 22:59 | |
| [Huhuhu, ne t'inquiète pas, moi non plus ^^ Ceci est déjà plus dans ma moyenne, quoique court à mon goût =3]
Presque assommée par sa chute, Kementari n’osait plus ouvrir les yeux, mi-effrayée, mi-inconsciente. La partie de son cerveau encore apte à réfléchir un tant soit peu lui interdisait d’ouvrir les yeux, de peur de se découvrir morte. La partie « sous le choc » n’avait tout simplement pas la force de lui faire ouvrir les yeux. Elle ne voyait donc rien, et son ouïe semblait elle aussi un peu sonnée car la jeune Reine n’entendait que des sons diffus et incertains. Pourtant, elle sentait sur sa peau la douce chaleur du soleil, les rayons brillants qui caressaient ses épaules et ses bras nus, et même le vent frais et léger qui agitait ses mèches d’argent et faisait onduler doucement la soie de sa robe. Elle sentait la pierre glaciale sous son corps, et quelque chose de chaud un peu partout sur elle. Mais, incapable de rassembler ses esprits, l’Ange ne comprit pas qu’il s’agissait du sang. Elle restait là, sans bouger, se délectant de l’agréable tiédeur de l’atmosphère. Pas une part d’elle-même ne se souvenait de sa chute, ni n’essayait de comprendre ce qu’elle faisait étendue sur un sol de pierre. Elle ne pensait qu’au soleil. Puis, petit à petit, la jeune femme se mit à ressentir une sorte de… douleur. Un élancement sur sa pommette et dans son poignet droit. Une sensation de brûlure, un peu partout sur son corps, fit aller crescendo son malaise. Elle fronça les sourcils, fouettant son esprit pour se souvenir, ouvrir les yeux. Soudain, elle n’aspirait plus qu’à quitter cet endroit exposé au soleil pour se réfugier à l’ombre et calmer ses brûlures. Et – très étrangement – son vœu pressant fut immédiatement exaucé. L’ombre vint brusquement à elle et il lui semblait, dans un effort surhumain pour être attentive à ce qui l’entourait… Que l’ombre se penchait vers elle. Décidément, tout cela était bien étrange. Une ombre n’était pas tellement censée bouger. Tout du moins, pas dans son monde.
« Monde ». Ce mot évoquait quelque chose. Une image tenta de s’imposer à elle mais ses efforts se virent balayés par une délicieuse torpeur qui envahit avec douceur le corps de la jeune Ange. Ses brûlures semblaient s’apaiser un peu partout, et un flux tiède s’immisça en son corps alors qu’il lui semblait que sa douleur s’atténuait. Tout du moins sur sa pommette, car elle avait toujours mal au poignet. Et cet élancement là devenait de moins en moins supportable. Elle gémit imperceptiblement, se recroquevillant très légèrement sur elle-même, dans un effort herculéen pour revenir entièrement à elle. Furieuse de ne pas y arriver, elle gémit de plus belle avant qu’une voix ne l’arrête net dans son élan. Le son était incompréhensible et diffus, mais elle y voyait une amélioration. Le flux précédent s’était arrêtait et le contact glacial de la pierre l’aida à se reprendre un peu et elle pu enfin ouvrir les yeux. Son premier essai fut douloureux. Elle voulut relever les paupières – ce qu’elle fit, d’ailleurs – quant une lumière crue et violente lui agressa brutalement les prunelles. Elle referma les yeux, si vite que cela aurait pu passer inaperçu à l’œil humain. Inconsciente du danger qui pesait alors sur sa personne, Kementari tourna légèrement la tête tachant de retrouver l’ombre rassurante. Après quelques secondes agaçantes à tâtonner où elle se sentit comme un chiot à peine né et encore aveugle, elle retrouva cette ombre espérée. Elle se força à rouvrir lentement les yeux. Elle battit fébrilement des paupières avant d’y voir à peu près clair, et crut alors être définitivement morte. Devant ses iris sombres se dessinait le visage d’un ange, pâle et doux. Non pas un ange comme elle l’était – avec des ailes – mais une âme morte qui venait à la rencontre des esprits pour les guider vers la Déesse. La jeune souveraine se demanda un instant si ce n’était pas Samïarh et sourit faiblement malgré elle à l’idée qu’une pensée aussi ridicule puisse lui traverser l’esprit. Sa vision encore floue ne lui permettait pas de distinguer la tendance tendue de ce visage fin et, confortée dans son idée d’ange, elle voulu tendre la main vers cette face à peine réelle.
Voulu, seulement, car elle ne parvint pas à ses fins. L’Ange avait à peine élevé son bras de vingt centimètres qu’un bref cri de douleur lui échappa alors qu’elle le laissait violemment retomber. Une souffrance fugace venait de lui foudroyer le poignet. Et, un mal pour un bien, cette peine lui valut de faire rejaillir d’un coup tous ses souvenirs qu’elle désespérait à rassembler. Elle se souvint en désordre de son escapade, du verger, du bois, de la plante, et plus particulièrement de sa chute. Elle revit distinctement la forme qu’elle avait entr’aperçue en tombant. Ce devrait être cet… euh, quoi, d’ailleurs ? Ce n’était pas un ange, puisqu’elle n’était de toute évidence pas morte, mais il pouvait éventuellement s’agir d’un elfe. Ou peut-être d’un humain particulièrement gracile… La jeune femme n’eut pas le loisir de s’étendre en réflexion. En un clin d’œil, elle aperçu le danger qui lui avait jusqu’alors échappé. Un énorme bloque de pierre flottait au-dessus d’elle et sa vue encore instable ne lui permettait malheureusement pas de distinguer s’approchait ou non. Prise de panique, elle tenta pas instinct de rouler sur le coté mais cela ne la fit que plus souffrir. Elle ferma les yeux, dans l’attente anxieuse d’un choc… | |
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