Rendez-vous romantique? (Aie aie aie)

William ne se souvenait que d'Olymp lui sommant d'arrèter de lire ses pensées, en tout cas il avait comprit ça comme ça, puis de l'avoir entendu compter les secondes l'une après l'autre. Il se souvenait lui avait dit de compter dans sa tête avant de se rendre compte que c'était déjà ce qu'elle faisait, cette nouvelle fantaisie était vraiment chiante et si il avait put déterminer comment cette lecture de pensée fonctionnait il l'aurait déjà désactivé... pour lui en tout cas, afin qu'il soit le seul à lire dans les pensées de la jeune femme.

Cette dysfonction du système de téléportation n'arrivait qu'une fois sur 100 milliards de milliards selon son concepteur. un logiciel "sûr et sans défauts" précisait la pub qui passait tout le temps à la télé. William mit mentalement la société qui produisait ce système dans sa tête afin de se rappeler qu'il devrait les faires faire faillite plus tard. En tout cas il en avait juste eu le temps avant de voir un grand vide sous ses pieds et d'entendre une série d'explosions.

Il avait sentit Olymp le saisir par le col...Décidément pour une femme qui ne l'aimait pas elle s'accrochait souvent à lui il trouvait. Mais c'était un peu normal qu'elle ait peur, après tout ils auraient tout aussi bien pu être transporté dans l'espace grâce à cet ingénieux système et mourir en congelant sur place par une température de 0 degré Kelvin, la grande joie quoi.

Enfin bref, maintenant il sentait un sol froid sous sa tête et son corps. Il eut beaucoup moins de mal à ouvrir les yeux qu'Olymp par contre, il ne lui fallut qu'une quinzaine de secondes pour ouvrir les paupières et se relever. Son stimulant n'avait pas été la glace mais les deux fois que l'avait appelé Olymp dans sa tête. Il avait regardé autour de lui et constater qu'elle n'était pas près de lui, sa théorie comme quoi il fallait qu'ils soient proche pour ne plus entendre les pensées l'un de l'autre tombait à l'eau. Maintenant même à l'autre bout du monde ils pourraient entendre leurs pensées respectives sans rien faire pour pouvoir l'en empécher, c'était vraiment le pied.

Il y avait au moins une chose dont il était sûr, c'était qu'il était de nouveau en territoire Elrosien car il connaissait le tout Gaïaa et n'avait jamais vu autant de glaces nulle-part. Les pôles n'existaient pas sur Gaïaa et la neige ne tombait qu'en hiver.
Il laissa passer 2 bonnes petites minutes avant de se décider à répondre à Olymp, après tout elle était chez elle maintenant alors pourquoi elle aurait encore besoin de lui? Bah de toute façon quoi qu'il pense elle l'entendrait alors autant lui dire qu'il était pas loin, enfin c'était ce qu'il pensait.

*T'es sûre que c'est bien la bonne personne que t'apelle la? T'es de nouveau chez toi sur ta terre natale, le seul problème c'est que je t'ai accompagnée apparamment. Ya de la glace partout autour de moi et j'entend de l'eau couler sur ma gauche, t'es ou?*

En fait il espérait plutôt ne pas avoir de réponse, signalant par la même que cette pensée était restée dans sa tête à lui et que personne ne pouvait la lire et la comprendre à part lui. Sauf qu'il ne révait pas trop en ce moment, si il avait entendu Olymp l'appeler, elle l'entendrait très bien elle aussi quoi qu'il fasse. Il ne savait pas camoufler ses pensées, d'ailleurs jusqu'a aujourd'hui il ne voyait pas pourquoi il aurait du le faire, mais maintenant il pensait que ça lui aurait été bien utile.
Au moins ça pourrait être utile pour une chose, Olymp révélerait peut-être des choses sur elle... Euh, sur son monde voyons, involontairement?

Il se décida à se diriger vers l'endroit ou il entendait l'eau couler, faiblement pour le moment. Mais plus il se rapprochait et plus le bruit était fort. Pas assourdissant mais une fois arrivé, il se rendit compte que ce bruit venait de l'eau qui coulait depuis derrière la glace. Cet événement ne lui fit pas se poser plus de questions que ça, en fait il se concentra plus sur Olymp qui se tenait aux pieds des cascades et eut vite fait de la rejoindre. Elle regardait les cascades comme hypnotisée, mais le truc qui le marqua le plus était qu'elle grelottait de frois.
Ca le choqua presque, elle qui donnait l'image d'une femme forte et dominatrice grelottait dans le froid. Finalement elle avait bien plus de similitude avec les humains, ces êtres dont tout le monde se fichait comme elle le disait si bien, qu'elle ne voulait bien l'admettre. Elle ressentait les mêmes sensations qu'eux, était physiquement comme eux...

Bon bah lui aussi il était humain, et avant de lui dire quoi que ce soit il retira son manteau avant de le placer sur les épaules de la jeune femme. Il était trop grand pour elle mais avait au moins le mérite de tenir chaud vu que l'intérieur était en laine.

"Resalut. Je sais pas pourquoi, je connais pas du tout ton monde, mais j'ai l'impression qu'on devrait pas trop trainer par ici. Je me sens mal à l'aise et en plus t'as froid."

Et en fait c'était vrai. Il se sentait mal à l'aise comme si il y avait une espèce de présence maléfique ou je ne sais quel foutaise de fantôme qui les entouraient. Depuis qu'il avait vut les âmes dans la salle des duels il était tout à fait prêt à croire que des fantômes malfaisants et d'autres trucs pas cool du tout étaient maîtres des lieux... De plus, a part le bruit de l'eau ici, il ne filtrait aucun son et c'était peut-être ça en fait qui le mettait le plus mal à l'aise. Juste ce bruit d'eau et rien d'autres.

Il préféra se concentrer sur Olymp et se rendit enfin compte de ce qu'il avait fait par rapport au manteau qu'il lui avait gracieusement offert pour la protéger du froid.

*Merde maintenant elle va encore croire que j'essaye de la draguer...*

Il réfléchit 2 secondes et continua à voix haute sur un ton d'abnégation totale.

"Laisse-moi deviner, t'as aussi entendue celle-la hein?"

En fait il commençait à s'habituer à créer des quiproquos. Et puis allez savoir, ça la ferait peut-être de nouveau rougir... Elle était vraiment mignonne quand elle rougissait. Bah de toute façon maintenant il lui avait filé son manteau alors elle le garderait en tout cas jusqu'a ce qu'il soit sortit de ces lieux glaciale et sans vie, en tout cas ça semblait sans vie.

Il changea finalement de sujet afin de ne pas créer d'autres quiproquos. C'était en fait des questions simples qu'il allait poser, la seule question qu'il se posait et qu'il ne formulerait pas était de savoir si la jeune femme allait pouvoir lui répondre ce qu'il voulait entendre.

"Pour commencer on est où et comment on sort d'ici?"

Question simple nette et précise quoiqu'un peu posé brusquement il était vrai. Mais il n'avait pas l'intention de passer sa vie ici. A la base c'était "je ramène Olymp chez elle et Astalavista les gens j'me barre dans mon petit chez-moi".

Le Gaïen ne lui répondit qu’après un temps terriblement long selon l’opinion d’Olymp. En fait, elle ne l’appelait pas forcément. Le Juge de la Cour Suprême se demandait juste où il se trouvait. Il ne fallait pas le laisser vagabonder sur les terres d’Elros, l’on ne pouvait savoir ce qu’il y ferait. Son opinion sur les Elrosiens étant négatif, cela ne serait qu’un désastre ambulant. Il y en avait assez d’assassin ou hors-la-loi sur Elros, alors que les Gaïens restent chez eux !

Olymp ne répondit pas et se contenta de vider son esprit. En fait, c’était plutôt un vrai cauchemar qu’il ne se trouve pas loin d’elle. Quand allait-elle enfin avoir la paix et ne plus revoir sa tête de… Dirigeant. Depuis le début de leur rencontre, Olymp constatait avec horreur qu’elle perdait de sa force, cela n’allait pas du tout. Elle se trouvait sur sa gauche et il n’eut pas de mal à la rejoindre. Le Juge se demandait comment il se débrouillait pour ne pas glisser sur la glace.

Elle se redressa légèrement mais s’allongea aussitôt. Toujours pas assez de force, et son dos lui faisait terriblement mal. Alors que, grâce à son pouvoir, les blessures du combat n’existaient plus, un nouveau mal venait d’apparaitre. C’était réellement ce que l’on appelait familièrement ‘la poisse’ ou le ‘manque de bol’. Il fallait croire que c’était William qui lui faisait subir autant de malheur. La rencontre avec les Gaïens était tout sauf bénéfique.

William enleva son manteau et le mit sur les épaules du Juge à peine avait-elle réussit à se redresser convenablement. Elle s’installa de manière à ne pas retomber en arrière et passa ses mains gelées sur ses yeux. Comment se faisait-il qu’elle avait aussi froid ? Pourtant, elle était déjà venue ici de nombreuses fois et elle n’avait jamais ressentit une aussi grande fraicheur. Est-ce que c’était un autre malheur suite à celui des pensées ? En effet, mais elle ne comprenait pas ce qu’il se passait. William quand à lui semblait résister convenablement.

Son impression était justifiée, les cascades dégageaient une ambiance peu amicale et singulière. Un sentiment de peine pouvait les envahir sans qu’ils n’aient aucune explication. L’eau continuait de couler mais s’arrêta doucement. Plus aucun bruit à présent. Olymp s’agrippa à William pour se hisser et se mettre debout. Le sol était glissant et elle manqua de tomber, emportant le Gaïen avait elle. Elle s’agrippa au col de sa chemise le temps de trouver une position stable.

Sa force revenait très lentement et elle était incapable d’utiliser sa magie pour le moment. Elle se moquait éperdument de ce que pouvait bien penser William et ne lui répondait toujours pas. Le sentiment de tristesse qui l’envahissait était si fort que quelques larmes coulèrent toutes seules, parcourant sa joue pour se jeter sur le sol de glace et se refroidir à son tour. Pourquoi était-elle dans cet état d’esprit ?

L’eau derrière la cascade recommença à couler vivement, créant un bruit assourdissant. Olymp leva les yeux au ciel, jusqu’à lors blanc, voilà que celui-ci commençait à se colorer. Passant du rose pâle à l’azur, il finit par s’assombrir pour laisser tomber la nuit sur Aepra. Ignorant toujours ce qu’il avait dit avant, la femme ne jugea bon de répondre qu’à sa dernière question. Elle frissonna, et grelottante annonça, coupé de nombreuses fois par de petits frissons :

« Nous sommes à Aepra, aux cascades gelées… Ceci est la plus… grande des cascades. »

Elle tourna la tête de tous les côtés, lâchant William et rattrapant le manteau qui glissait.

« Nous sommes au beau milieu du royaume… des glaces, pour sortir…, il suffit de continuer tout droit… tout le temps. »

* Ah ! Je me déteste ! *

Pensa-t-elle, en espérant que le Gaïen fasse abstraction de sa pensée. En quelques jours, elle était passée de la brave et forte femme à la petite chose fragile et insignifiante. Ceci avait commencé par les âmes. Fichues créatures qui lui avaient mit une bonne frousse. D’ailleurs, où était passé celle de la petite fille ? Pourvu qu’ils ne la recroissent pas…

Elle s’approcha doucement de la cascade, prenant bien garde à ne pas glisser. Inutile de se ridiculiser d’avantage ! Déjà que sa démarche n’était pas très classe à ce moment même…

Une fois près de la cascade gelée – dont derrière la glace l’eau commençait à nouveau à se calmer doucement – Olymp posa ses mains sur la surface froide. Son regard contempla l’eau derrière ce mur de glace. Il faisait nuit et l’on ne pouvait rien distinguer d’extraordinaire pourtant.

Mais soudainement, un bruit cristallin se produisit. Cela ressemblait à un chant provenant tout d’abord de la grande cascade, puis du reste du lieu. Une aura multicolore et visible à tous s’échappa de la glace pour créer une sorte d’aurore boréale. Les cascades gelées étaient magnifiques de cette manière et donnait un sentiment d’irréalité. Ce n’était pas commun, et d’ailleurs, selon Olymp, c’était la première fois que cela se produisait. Le chant cristallin ne s’arrêtait pas et se multiplia quelque peu. La paroi de glace se fissurait dans un minuscule bruit avant d’éclater en milles morceaux et de voler sans pour autant blesser quiconque.

Tout le reste de la cascade s’effondra de la sorte. L’eau qui coulait gela avant de se briser à son tour. La cascade ressemblait à une grande montagne meurtrie par la glace, ouvrant une large bouche devant Olymp. Cette dernière connaissait tout Elros… Sauf ce lieu. Que renfermait-il ? Elle resta face à l’entrée sombre bouche bée.

Le Juge recula, interloquée lorsqu’un chemin aux milles couleurs, fantomatique, tout comme l’aura qui s’échappait des endroits gelés s’enfonça dans la bouche de la cascade, illuminant au passage un plus la cascade. La température monta légèrement d’un cran et le ciel noir fut transpercé de nuages rouges. Olymp recula encore, observant intriguée l’immense entrée.

« Euh… On fait quoi ? En plus il fait nuit… »

Elle avait mit du temps à se relever, elle s'agrippait à lui pour se relever. Mais contrairement à ce qu'elle pensait, il ne glissait pas pour une raison mystérieuse. La seule raison était qu'il portait des chaussures à crampons, pas pour l'éventualité de marcher sur la glace mais plutôt pour bien exploser la tronche de ses adversaires lorsqu'il se battait. Ca faisait beaucoup plus mal et avait le mérite d'arracher un oeil ou deux au passage lorsqu'il les retirait brutalement par la suite.

Enfin bref, c'était pas le moment de penser à ça. Olymp se jugeait la plus malchanceuse d'avoir encore William à ses cotés? Et lui que devait-il dire? Pour la deuxième fois il se retrouvait sur une terre qu'il ne connaissait pas du tout et, comble du comble, Olymp ne semblait pas plus savoir que lui comment sortir d'ici ni ou ils étaient.

Bien évidemment, Olymp le cassa en beautée dans ses pensées imagées en lui répliquant après un petit temps de retard tout de fois qu'ils étaient aux cascade gelée d'Aepra. Il avait presque eu envie de lui répondre : Non c'est vrai Einstein? J'avais pas remarqué, mais s'était pourtant bel et bien retenu. Inutile de rendre Olymp encore plus fragile avec une mauvaise vanne. En même temps, appeler un endroit les cascades gelées alors qu'il y avait des cascades gelée au lieu dit relevait de la plus stricte des logiques, mais il trouvait quand même que ça manquait un peu d'imagination même si le Aepra venait relever un peu le niveau.
Elle lui indiqua ensuite comment sortir d'ici, il suffisait de marcher toujours tout droit tout le temps. Il ne savait pas pourquoi mais ça lui semblait être une explication un peu... insuffisante.

"Toujours tout droit? Euh... Ok, bien d'accord mais par où?"

Elle ne lui répondit pas. Par contre elle avait pensée qu'elle se détestait et il l'avait entendu clairement, comme d'habitude. Petit à petit les pensées qu'ils entendaient passaient du stade de murmure au plus fort. Ce n'était pas encore comme si ils parlaient à voix haute mais ce n'était déjà plus du niveau du murmure, disons que c'était de la voix moyennement basse en ce moment. Il ne lui répondit pas, il ne savait pas quoi lui répondre. Et puis après tout ses pensées n'appartenaient qu'à elle, et il préférait faire comme si il n'avait rien entendu.

Ca par contre, il devait bien avouer qu'il s'était attaché à Olymp même si il ne se l'avouait pas même en pensée. Il s'était même tellement attachée à elle en si peu de temps qu'il en était venu à l'aimer, c'était encore faible pour le moment mais il se doutait bien que la suite des événements allaient encore renforcer ce sentiment... Probablement au grand désespoir d'Olymp qui verrait son ennemi devenir fou amoureux d'elle, et au grand désespoir de William qui avait finit par comprendre qu'il n'arrivait pas à lutter contre ce sentiment malgrés tout ses efforts.

Le ciel se colora soudainement en plusieurs couleurs avant de devenir noir, puis il se passa un truc bizarre avec la cascade. Elle se fissura en plusieurs morceaux et explosa sans pour autant blesser ni Olymp ni William. Il ne comprenait pas du tout ce qu'il se passait et n'avait pas tout suivit. Il avait laisser Olymp s'en approcher, se demandant si il devait la retenir mais le geste aurait sans doute parut beaucoup trop protecteur de la part de son pire ennemi alors il l'avait laissé faire.

Il n'avait pas tout suivit donc mais une entrée se tenait à présent devant Olymp, éclairée par des jolies lumières. Il se demandait si ce n'était pas un tour de magie d'Olymp pour l'impressioner mais il se rendit compte que ce n'était pas le cas lorsqu'il vit le visage de cette dernière. Il affichait l'étonnement même si elle essayait de le cacher, ça se voyait quand même un minimum. William aussi était étonné, la nuit était tombé en quelques minutes alors qu'il faisait encore grand jour peu auparavant et tout de suite après se tenait une entrée bizarre devant eux. Il ne savait pas pourquoi mais il avait l'impression que c'était un piège.

Olymp se tourna vers lui finalement en lui demandant de nouveau de sa voix de petite fille ce qu'ils devaient faire en appuyant le fait qu'il faisait nuit. Il sortit son téléphone portable de sa poche, l'ouvrit et constata qu'il n'avait pas le moindre gramme de réseaux dans le coin. Il le referma avec une expression de colère contenue puis le laissa tomber devant lui. Une fois l'appareil arrivé à hauteur de son pied, il le shoota violemment et l'appareil alla s'écraser plus loin en se démembrant totalement.

*A quoi bon avoir remplacé la magie par la technologie si ces foutus machines arrètent pas de nous foirer entre les mains?*

En fait il s'en fouttait, il avait les moyens de se payer 50 millions de téléphones portable alors inutile de garder ce machin défectueux qui n'était pas capable de capter du réseaux ici. Evidemment le fait qu'il n'y ait pas la moindre borne réseau pas plus que d'opérateurs téléphoniques sur Elros ne lui avait pas effleuré l'esprit le moins du monde.

Il s'approcha finalement d'Olymp et regarda le chemin qui s'était formé devant eux. Un chemin multicolore, ce qui ne semblait pas du tout normal, et transparent, ce qui semblait encore moins normal, sans oublier qu'il ne semblait pas fait de matière solide, ce qui cette fois n'étais pas du tout rassurant. Le ciel au dessus d'eux se teinta de rouge à causes des nuages de la même couleur qui vinrent l'envahir et il put sentir, même lui, que la température avait monté un peu. Il répondit finalement à Olymp sur un ton un peu incertain.

"Bin je sais pas trop. J'ai l'impression qu'il y a un truc qui veux qu'on rentre la dedans. Je sais pas quoi, la nuit qui tombe en 5 minutes, les nuages rouges au dessus de nous et le chemin multicolore pleins de bonnes intentions ça me semble un peu louche. Néanmoins on a pas le choix alors..."

Il tâta le chemin du pied, ça semblait solide. Il fit un pas en avant puis se tint debout dessus avant de se rendre compte que ses pieds passaient à travers. En fait ce truc la n'était la que pour éclairer la caverne, enfin il supposait. Peut-être finalement qu'ils avaient activés par erreur un chemin secret ou quoi que ce soit d'autre sans le vouloir, et que maintenant c'était leur devoir de découvrir ce truc que personne n'avait découvert depuis des siècles. Ou alors c'est simplement une coïncidence de nouveau. Quoi que ce soit il leur fallait un abri pour dormir donc...

"Bon bin allons-y"

Puis il s'enfonça un peu plus dans la caverne nouvellement créée...

Olymp était trop intriguée par la magie du lieu pour s’intéresser à William, mais si elle découvrait une seconde fois l’objet rectangulaire qu’il avait balancé avec énervement, elle s’en informerait d’avantage. Cette chose avait le pouvoir de remplacer la télékinésie, les lettres, mais également économiser l’énergie de ses consommateurs. D’un point de vue, cela pouvait se montrer utile, mais de l’autre côté il ne fallait pas en abuser. Cela n’était pas obligatoirement bon pour la santé, aussi bien physique que moral. Mieux valait un monde magique que technologique. C’était le point de vue du Juge, bien qu’elle ne connaissait que très peu la technologie Gaïenne.

Une chose était sûre, la magie était bien plus belle et surprenante qu’un morceau en ferraille capable de retransmettre une voix plus ou moins robotisée. La preuve, les cascades gelées se présentaient en ce jour splendidement. Les couleurs, le sentiment que l’on ressent à observer ses auras se déhancher. Rien n’était comparable à la magie. Féérique, beau, créant de sentiments nouveaux et incompréhensible. Peut-être même qu’elle éveillait des sentiments amoureux. Olymp n’était que magie, et cela attirait sans doute William. Le gouverneur de Gaïaa quand à lui n’avait rien de magique. En réalité, avec déception, la Délivreuse constatait qu’il ressemblait à l’homme qu’il avait tué, ou encore à ses scientifiques. Aucun sentiment spécial, ou aura spécifique ne se dégageait de cette homme. Quelle tristesse.

Toutefois, Olymp émettait sûrement une fausse image sur cette personne. Elle ne connaissait que son caractère arrogant, et fier. Un nouveau voile se dégageait mais elle essayait de ne pas le voir. Son passé était entièrement inconnu, sa famille, ses amis… La femme n’avait apprit qu’une seule facette du Gaïen. Depuis le début elle l’imaginait inférieur aux Elrosiens, dans ce cas, elle ne pouvait croire que son espèce se montrait tout aussi complexe que la sienne.

Ah !, les différences. En y réfléchissant un petit peu, Olymp n’avait cessé de se montrer égoïste et particulièrement raciste envers le jeune homme. Tout cela car il faisait partit d’un autre monde. Un monde inconnu et remplit de mystère. Hostile et vif. Dangereux et attractif… ? La femme repensa à ses journées passées en ‘compagnie’ du Gaïen. La rencontre fut vraiment brutale, pour cause, elle passait ses nerfs sur ce pauvre Gaïen à peine débarquée. Le caractère de ce dernier le poussait à répliquer. En effet, il avait raison, à contre cœur, l’Elrosienne avoua qu’ils se ressemblaient. Ses actes auraient été identiques si William s’était montré arrogant le premier.

Cette prise de conscience lui tordit le cœur dans tous les sens. Quel défaut n’avait-elle pas été péchée là encore ? Son imbécile d’esprit s’ajoutait à ce pique enfoncé dans ce cœur. Elle savait comment la faire partir mais mit du temps à se décider. William avait déjà déclaré depuis cinq bonnes minutes qu’ils devaient entrer dans la caverne de glace. Le regard de la femme ne s’était jamais levé vers lui jusqu’à maintenant. Apparemment, il l’attendait, ne voulant sans doute pas s’aventurer seul dans cet endroit sombre et glauque. S’impatientait-il ? Pensait-il ? Elle n’écoutait pas ses pensées. A l’aide de signaux incompréhensibles, son esprit lui sommait de parler. De dire pour une fois une chose sincère et sympathique. Alors son mal au cœur partirait, et sa conscience se trouverait allégée. Son défaut se ferait moins lourd, mais un défaut est un défaut, il ne partirait pas d’un claquement de doigt.

« Je regrette… Pardonne-moi. »

Ses paroles pouvaient sembler claires et limpides, comme de l’eau de roche. Tout comme elles pouvaient provoquer l’incompréhension la plus totale. C’est vrai, pourquoi Olymp lui dirait-elle subitement de tels propos ? Cela n’avait aucun sens. William ne penserait sans doute pas qu’elle venait de se remémorer tout ce qui s’était passé depuis leur rencontre…

* Finalement, mon pire souhait s’est réalisé… *

Sa pensée n’avait un sens que pour elle. Son pire souhait était que le racisme naît en elle. Sans même s’en rendre compte, ce mal l’avait frappé de plein fouet, l’aveuglant d’une lumière de fierté et de supériorité attirante.

* Papa ne serait pas fier de moi… *

Continua-t-elle en revoyant l’image de l’ancien Juge de la Cour Suprême.

Perdu dans ses pensées, il fut attendre encore cinq à dix bonnes minutes pour qu’Olymp sorte de sa rêverie. Le froid la réveilla brusquement. D’ailleurs, elle se rappela que sa fatigue était bien réelle. Le ciel était noir, il faisait toujours nuit. Depuis quand n’avait-elle pas dormie ? Comment William pouvait-il bien tenir lui aussi ? Les seuls moments de tranquillité qu’elle avait eu s’étaient produits lors de ses évanouissements, or ces derniers l’avaient épuisée encore plus. Elle cacha un petit bâillement à l’aide de sa main et contempla l’étrange ciel tinté de rouge avant de s’enfoncer dans les profondeurs magiques de la grotte.

Les premiers mètres étaient éclairés uniquement grâce au chemin aux milles couleurs, fantomatique, qui planait à quelques centimètres au dessus du sol, et qui semblait doté d’un courant vers le fond de la grotte. Comme si le chemin leur indiquait le chemin à prendre. Ce n’était pas bien compliqué. La route était droite et légèrement en pente. Le chant cristallin continuait jusqu’à l’arrivée à une intersection.

Le chemin disparut, plongeant les deux ‘protagonistes’ dans un endroit ténébreux et suspicieux. Sa prise de conscience avait légèrement abattu le moral de la Délivreuse, et retrouvée dans le noir, cela ne s’arrangeait pas. Mais l’image de son père apparaissant soudainement devant ses yeux lui redonna une poussée de courage. Olymp voulait redevenir la femme forte des jours précédents, avec cependant moins de stresse et d’énervement. La détermination, qui s’apprêtait à s’enfuir, la ressaisit vigoureusement. La curiosité grandit également à une vitesse prodigieuse.

Sachant que William était resté derrière elle tout le long du chemin, elle fit quelques petits pas et le chercha à l’aveuglette de ses mains, sans prononcer le moindre mot. Elle finit par trouver ce qui semblait être le bras de l’homme et pour s’en assurer du examiner de ses douces mains si c’était bien lui et pas une quelconque créature de l’obscurité. On ne sait jamais. Mais apparemment il s’agissait bien de William. Elle attrapa sa main et la serra avant de continuer son chemin en l’entraînant. Rien de significatif mise à part le « T’as intérêt à me suivre toi ! ».

Elle continua tout droit, entraînant le Gaïen de force, sans même avoir son accord. Son autre main cherchait les obstacles et frôlait parfois le mur de la caverne en continue. Etrangement, ce n’était pas froid. D’ailleurs, au fur et à mesure qu’ils continuaient à avancer, la température se voulait plus appréciable. Toutefois, Olymp avait encore besoin du manteau Gaïen. Il ne faisait pas encore office de décoration et apportait une réelle chaleur à la dame Elrosienne.

Heureusement, leur sombre périple ne dura pas. Ils atteignirent une salle ronde mais petite, éclairée par quatre torches qui par magie ne s’éteindraient jamais. Ce genre de torches n’étaient plus utilisés, personne n’avait assez de magie pour garder les flammes dansantes sur un morceau de bois qui en temps normal se consumait vite. La musique cristalline s’en alla mais sur les murs de jolies lumières bleues apparurent. Olymp lâcha la main de William et parcourut la pièce pour s’approcher du mur du fond. D’autres apparurent, puis de nouvelles. Violet, rose, rouge, jaune, vert, diverses couleurs apparaissaient et clignotaient ou émettait un fin filet de lumière.

« Ca alors… Des pierres précieuses… »

Ce n’était pas une découverte à laisser de côté. Cette caverne était une vraie mine d’or, une vraie mine de trésor. Mais les pierres semblaient fortement incrustées dans les parois de la caverne. La vision de la salle était toute aussi jolie que l’aura qui ressortait de la glace au dehors. Olymp envisageait peut-être de garder ce secret pour elle-même, jalousement. Mais le retour à la réalité lui brisa ses rêves. Les Délivreurs l’apprendraient sans grand mal.

La demoiselle soupira et se déplaça jusqu’à un coin de la salle avant de se laisser glisser contre le mur pour se retrouver en position assisse. Elle appuya sa tête contre la paroi, tout près d’un joyau violet qui réveillait la couleur de ses cheveux et faisaient brillés ses yeux. Ses paupières étaient lourdes et ses yeux se fermèrent quelques secondes, cherchant un minuscule repos.

« Je ne sais pas ce que tu en penses, mais je suis exténuée. »

Annonça-t-elle avant d’ouvrir les yeux et de cacher un second bâillement. Ses yeux scrutaient chacune des pierres, un sourire nostalgique aux lèvres.

« Ce lieu doit renfermer d’intéressants trésors. Un gouverneur comme toi doit sans doute vouloir se remplir les poches, non ? Mais il serait plus judicieux de dormir. »

Elle retira le manteau et le regarda du bout des doigts. Puis elle examina plus concrètement la tenue Gaïenne. Décidément, cela moulait plus que toutes ses formes… William avait de quoi se rincer l’œil…

« Dis-moi, toutes tes collaboratrices portent-elles un tel uniforme serré ? – bien que celui-ci était celui d’un homme… – Tu ne dois pas t’ennuyer de tes journées si encore en plus elles sont jolies. »

Un troisième bâillement la prit qu’elle enfouie au fond du manteau de William. C’était confortable, cela pouvait servir aussi bien de couverture que d’oreiller. Sympathique. Son regard quelque peu fatigué mais remontrant plus la vraie Olymp croisa celui du Gaïen et tenta de ne plus le quitter.

[Je retrouve enfin mon style de RP!]

Pour qu'elle puisse retrouver l'objet rectangulaire qu'il avait lancé, elle n'aurait pas de problème. Par contre il était évident qu'elle ne parviendrait pas à le faire refonctionner car les derniers téléphones portables qui sortaient en ce moment étaient conçu pour être le plus fragile possible. Il n'était pas encore né lorsque les premiers téléphones portables étaient sortit, en fait c'était arrivé il y a plus de 500 ans mais il savait que ceux-la étaient increvables. On pouvait les balancer contre les murs et même les passer dans l'eau, ils s'en sortaient toujours. Mais ceux d'aujourd'hui... C'était autre-chose, il suffisait de les faire tomber par terre, de leur donner le moindre petit choc, et ils ne fonctionnaient plus et la, vu comme il l'avait jeté au sol, inutile d'espérer que le fragile appareil fonctionnait encore. De toute façon, même si c'était le cas elle ne pourrait rien en tirer. La moitié des matériaux utilisé pour fabriquer cet engin n'existaient pas sur Elros.

Il était vrai qu'il était lui-même émerveillé devant la beauté du lieu. Aucune machine ne pouvait reproduire une telle splendeur. Si Olymp était en train de se demander si elle pourrait se resservir de son téléphone portable, lui il se demandait si il pourrait puiser la magie du lieu afin de la réutiliser sur Gaïaa. Chacun avait sa propre source d'interêt, elle était intéressée par sa technologie et lui par sa magie. En quelques sortes on aurait pu dire qu'ils se complétaient vu qu'ils pouvaient s'apporter l'un à l'autre les réponses qu'ils cherchaient. Mais étaient-ils seulement en mesure de se les apporter sans éprouver cette méfiance maladive dont ils faisaient preuve tout les deux depuis qu'ils s'étaient rencontrés?
Malgrés les événements qui s'étaient produits jusqu'a maintenant, il ne fallait pas oublier qu'ils étaient toujours ennemis en théorie... Mais était-ce bien toujours le cas? Des ennemis n'étaient-ils pas censés s'injurier? Des ennemis n'étaient-ils pas censé se taper dessus, voir s'entretuer jusqu'a ce qu'il n'y en ait plus qu'un pour dominer l'autre? C'était possible.

Mais dans ce cas il se demanda pourquoi Olymp qui était son ennemie s'excusa. C'était un immense signe de faiblesse, il le savait très bien mais s'en fichait. En fait il se demandait plus pourquoi elle s'excusait. Il n'arrivait pas à trouver la réponse, et pourtant ça travaillait dans sa petite tête afin de la chercher. La pensée de la jeune femme ne l'aida pas plus à comprendre, il avait juste appris que son père ne serait pas fier d'elle. En même temps, si ces parents avaient encore été la ils n'auraient pas été fier de lui non plus.
Ces derniers lui avaient toujours enseigné la paix et le respect des êtres différents, et la première chose qu'il avait fait en entrant au pouvoir était d'exterminer tout ces êtres qui étaient différents, les mages. Ce n'était que bien plus tard après la guerre qu'il avait découvert son propre pouvoir et il s'était souvenut s'être demandé à ce moment la si il devait se tuer lui aussi à cause de sa propre loi stipulant que les mages devaient mourrir. Mais il avait préféré jouer au lâche ce jour la, il avait préféré cacher à tous son pouvoir et s'en servir le moins possible plutôt que d'avouer qu'il s'était tromper.

Eprouvait-il des regrets lui aussi? Ce n'était pas évident à avouer mais oui, il en éprouvait quand même. Ce n'était pas des regrets qui l'aurait poussé à mettre fin à ses jours... Parmis les mages tuer durant la guerre, il y avait eu de grands criminels recherché depuis des années qui y étaient passé également, mais également beaucoup d'innocent. Cette femme qui était apparue sous forme de fantômes dans la salle des duels faisait partit des innocentes qui avaient été tuée pour le seul crime d'être né avec un pouvoir sans avoir pu le choisir à sa naissance. Se considérait-il comme un monstre? Non, il ne se considérerait jamais ainsi. Il était bien trop fier de son propre parcours pour se considérer ainsi mais maintenant, il se disait qu'il pouvait faire une exception, la première de sa vie, sur la personne d'Olymp. Il s'étonnait d'ailleurs de ne pas y avoir penser plus tôt et il s'étonnait encore plus d'avoir déjà fait de la jeune femme une exception avant même d'y avoir pensé.

Car oui, Olymp avait fait l'objet de plein de privilège de la part de William même si elle ne s'en rendait pas forcément compte. Il y a quelques années, il aurait considéré ces privilèges comme un sacrilège et se serait infligé des punitions pour cela. Rien que le fait de préter son manteau à la jeune femme était un privilège pour elle, et une source d'étonnement pour lui. Comment avait-il put faire ça sans que son esprit ne lui ordonne de ne pas le faire? Au contraire, ce dernier l'y avait plutôt poussé et à présent il commençait à comprendre pourquoi la jolie demoiselle s'était excusée.

Il se l'était dit et il l'avait dit à Olymp dés qu'il l'avait vue. Lui et elle étaient pareils sur tout les points. Il savait à présent qu'elle s'était excusé de l'avoir rejeté dés le départ, tout comme lui l'avait rejetée également dés qu'il l'avait vue. Est-ce qu'elle lui donnerait enfin sa chance? C'était possible, mais si c'était le cas il pensait en ce moment qu'il serait d'usage de faire pareil.

"J'accepte tes excuses, reçoit les miennes en retour."

Il dut attendre un petit moment avant qu'elle ne sorte de ses pensées. Il ne le savait pas mais elle se demandait en ce moment même comment il faisait pour tenir aussi bien debout. La réponse était simple, il ne tenait pas aussi bien debout. Il renvoyait juste une image de lui comme étant l'homme qui n'était jamais fatigué et toujours d'attaque pour tout et n'importe quoi et à qui dix minutes de sommeils par nuits suffisaient. Mais ce n'était pas le cas. Depuis combien de temps n'avait-il plus dormit déjà? Il ne s'en souvenait plus mais il était réellement crevé, et il devait faire vraiment un gros effort pour ne pas le montrer.

Ils finirent par s'engager tout les deux dans les tréfonds de la grotte. Le chemin de lumière les éclairait toujours et ce chant qu'il trouvait un peu inquiétant les suivit jusqu'a ce qu'ils arrivent à une intersections. Passé cette dernière ce fut le noir complet, et la seule chose lui indiquant qu'Olymp était toujours devant lui était le bruit de ses pas qui finirent par s'arréter au bout d'un petit moment. Il ne comprit pas et s'arréta également lorsqu'il sentit une douce main de femme lui saisir le bras, puis descendre vers sa main qu'elle saisit fermement. Avait-elle peur ou bien était-ce simplement une manière de ne pas le perdre? Il n'en savait rien.
Il avait l'impression de l'avoir entendu dire quelque-chose comme tu as interêt à me suivre, mais il n'en était pas du tout sûr. La fatigue était à un point tel qu'il en était au stade ou les hallucinations du rêve éveillé commençait à se fondre dans la réalité, les rendant indissociable l'un de l'autre. Il voyait des formes de couleurs bouger devant ses yeux mais avait encore gardé assez de lucidité pour savoir que cela venait de son esprit, et non d'une quelquoncque magie obscure.

Ils continuèrent à avancer, mais Olymp n'avait pas besoin de le trainer. Il la suivait toujours et encore. Il frôlait les murs de sa main libre de temps à autres pour vérifier que le chemin ne tournait pas mais rien, il allait toujours tout droit. La température au fur et à mesure qu'ils avançaient devenait plus appréciable, beaucoup moins froide. Ce qui l'étonnait le plus était que la glace, et il était sûr que c'en était, n'était pas froide. Plutôt tiède et agréable au toucher, on aurait dit que tout ici était fait pour les faire rentrer, et finalement les sombres suspicions qu'il avait eu sur ce lieu avant d'y entrer c'était évanouit. Il avait de toute façon trop tendance à voir le mal partout.

Il ne prononça pas un mot jusqu'a arriver dans la salle ronde éclairée par les torches. Il ne se posa même pas la question pourquoi les torches brulaient ici alors que personne n'était censé être venu ici depuis des siècles en théorie. Son regard avait été accroché par quelque-chose d'autres. Il lacha la main de la demoiselle et s'approcha du mur d'ou s'émettait ces lueurs qu'on aurait dit magique. Il avait vut juste et les avaient repérée bien avant Olymp, mais il en eut confirmation lorsqu'elle le prononça à voix haute. Il en toucha une du doigt comme pour vérifier qu'elle était bien réelle et répondit à la jeune femme.

"C'est un vrai trésor."

Il entendit les pas fins de la demoiselle glisser sur le sol et se tourna vers elle. Elle s'était déjà laissée tomber en position assise contre un mur, près d'un rubis de couleur violette qui faisaient briller ses yeux, la rendant encore plus belle alors qu'il ne croyait pas ça possible. Ses paupières se fermèrent l'espace d'une secondes, indiquant qu'elles avaient échappé au controle de sa propriétaire en quête d'un minuscule repos, que la personne concernée soit d'accord ou pas. Elle finit par lui reparler à nouveau, lui annonçant qu'elle était exténuée. Comment ne pas l'être après tout ce qui leur étaient arrivés depuis qu'ils s'étaient rencontrés?

"Je dois bien avouer que je suis également crevé..."

Ce fut ses seules paroles. De toute façon qu'y avait-il à dire d'autres? Il se retourna de nouveau vers le mur à observer les pierres précieuses. Olymp parla à nouveau en lui annonçant qu'un gouverneur comme lui voudrait se remplir les poches. C'était malheureusement faux. En étant chef supprème de Gaïaa il n'avait même pas besoin d'argent pour obtenir tout ce qu'il voulait, mais il aurait quand même été partant pour en prendre quelques-unes, pour une raison très simple.

*J'en prendrais bien quelques-unes pour faire un collier à ma soeur.*

Durant une seconde, il avait oublié de nouveau que Olymp pouvait lire dans ses pensées. Elle en avait appris un tout petit peu plus sur lui. Il avait une soeur et semblait l'aimer, vu qu'il était prêt à faire un collier de rubis pour lui plutôt que de s'en mettre plein les poches et d'en profiter personellement. Sa soeur était, et est toujours, ce qu'il avait de plus précieux au monde. Pour elle, rien n'était trop beau et il l'avait toujours couvert de présent et d'amour. Un amour inconditionnel entre un frêre et sa soeur, car elle lui rendait tout son amour qu'il avait pour elle et il savait très bien que sa vie n'aurait plus de sens si celle de sa soeur s'arrétait, tout comme le contraire était également vrai.

Il retourna son regard vers Olymp qui avait retiré le manteau, révélant à nouveau ses formes dans l'uniforme très sérré qu'il lui avait donné auparavant. C'était vrai qu'il avait de quoi se rincer l'oeil mais l'uniforme serré n'était que pour Nims à la base. C'était lui qui avait réclamé un truc aussi serré et il n'avait jamais su pourquoi.

"Non. Ce sont des uniformes normaux et j'ai généralement autre-chose à faire que matter mes employés."

Et c'était vrai. Il observa Olymp qui enfouit un énième baillement dans son manteau et qui essayait de le fixer alors qu'elle était de plus en plus prête à s'endormir. Il s'approcha finalement d'elle et s'assit à coté d'elle, il n'était plus temps de se prendre la tête avec ce genre de choses. Il fallait dormir à présent.

"Je suggère que nous dormions."

Sa robe était déchirée et l’accroc dans la jupe d’une texture aussi douce et fluide qu’une goutte d’eau sur la peau ne faisait pas très beau ; il détruisait un peu l’harmonie de la précieuse toilette confectionnée par des mains expertes, mais Linia n’en n’avait cure. Elle avait froid et mal. Quelle idée saugrenue, aussi, que de suivre William comme une voleuse ! Quelle idée stupide que de vouloir voir encore les traits de cette ingrate qui lui avait ravi son frère…

« Ohh …»

La simple exclamation de douleur lui échappa, avec une grimace. Tout comme le couple auparavant, elle était tombée sans manière sur le sol rude. Tentant de se relever une première fois, elle glissa sur l’eau gelée et se retrouva de nouveau assise.
Piquer le double du pass de Wil’ n’avait pas été difficile, pas plus que de trouver les passages secrets pour pouvoir ouïr le couple en fait et encore moins pour prendre la drôle de machine que son frère lui avait strictement interdit d’utiliser. Il suffisait d’un peu de réflexion, et de savoir où trouver quoi, pas plus. Grand frère allait sans doute…

La demoiselle sentit ses joues rougir, alors qu’elle arrivait enfin, après trois essai, à se mettre presque debout. Ce n’était pas une petite engueulade qu’elle allait se prendre si il la trouvait ici ou qu’elle ne rentrait pas avant lui, mais…
Le fracas de l’eau qui tombait abruptement la ramena à la réalité bien peu gracieuse, interrompant ses pensées. Comment allait-elle rentrer ? Ses yeux ingénus s’écarquillèrent alors que ses doigts écrasaient un peu plus la petite carte en plastique dans sa main menue. Il fallait qu’elle se rende à l’évidence… Elle s’était perdue !

« William ! »

Ce cri du cœur, inquiet, traversa ses lèvres que la froideur faisait pâlir et alla se perdre sur les parois de l’énorme caverne. Elle frissonna, étouffa un sanglot alors que le dernier écho se taisait.

« William ! Sauves-moi…S’il te plait... »hoqueta-t-elle, comme l’enfant qu’elle était.

« Où es-tu…S’il te plait… ?»

Elle avança à pas incertains dans la première direction qu’elle pu percevoir, continuant de sangloter. Il fallait qu’elle le retrouve, quitte à ce qu’il la punisse. Le refuge des bras aimés lui manquait atrocement.

Notre cher William basculait doucement vers le pays des rêves sans trop chercher à comprendre comment il faisait pour s'endormir alors que son ennemie, en théorie, était à coté de lui. L'ennemie en question s'était d'ailleurs déjà endormie, enserrant son manteau comme une peluche... Amusant de penser à quel point on avait l'air d'un ange dans son sommeil, impossible de penser maintenant qu'elle était endormie qu'elle était une redoutable magicienne capable de lancer des monstres terrifiants envers ses adversaires. Et lui, maintenant qu'il était en train de s'endormir, qui aurait pu deviner si on ne le connaissait pas qu'il était un dictateur sadique qui avait déjà des centaines de victimes à son palmares? Personne sans doute.

Le pays des rêves était étrange. Durant l'espace d'une seconde, il avait crut entendre la voix de sa soeur hurler son nom mais cela était sans doute dut au fait qu'il y pensait et qu'il était déjà au 3 quarts endormie. Sa soeur était dans sa chambre en ce moment, sous la garde de deux rudes gaillards qui l'empécheraient de sortir en ce moment que la nuit était tombée.

Mais la jeune et jolie demoiselle avait déjà prouvé par le passé qu'elle était parfaitement capable de déjouer la vigilance des gardes et de se faufiller hors du château? Et si elle était la en ce moment? Absolument impossible, il aurait fallut qu'elle prenne le téléporteur défaillant en même temps qu'eux. Et puis, si elle était ici elle devait être complétement perdue et ne l'aurait pas appelé qu'une fois. Inutile donc de s'inquiéter, Linia devait dormir au chaud dans son lit en ce moment.

Ses considérations ne tinrent plus lorsqu'il entendit la voix de sa soeur, beaucoup plus clairement cette fois-ci, et cette dernière lui demandait de venir la sauver tout aussi clairement, en hoquetant comme un petit enfant.

Il se releva d'un bond, parfaitement réveillé cette fois-ci et essayant de se faire un plan mental du cri pour savoir d'ou il venait. Il n'eut pas à chercher longtemps, il n'y avait qu'un seul chemin ici et elle était soit perdue dans le noir, soit dehors dans le froid si elle était vraiment la. William était déjà terriblement inquiet en ce moment de savoir sa soeur hors de la protection bienfaitrice du palais présidentiel.

Sans se soucier d'Olymp, il courrut vers la sortie. Il passa le chemin obscure d'une traite sans se cogner nulle-part, un miracle si l'on considérait qu'il avait avancé en hésitant ici de peur de se cogner lorsqu'il était en compagnie d'Olymp, et se retrouva rapidement à la sortie.

La luminosité était faible mais assez bonne pour qu'il puisse appercevoir une forme humaine qui s'approchait de lui à pas lents et incertains. Il ne savait pas que c'était elle, il ne pouvait pas le savoir en toute logique alors que personne n'aurait rien vu à cette distance et par cette obscuritée. Mais il l'avait déjà reconnue à sa démarche, à sa manière saccadée de respirer lorsqu'elle était inquiétée, clairement audible dans le silence du lieu. Il savait déjà que c'était elle alors qu'il n'était pas censé le savoir et il courrut vers ce qui aurait pu être une parfaite inconnue et la serra dans ses bras.

La non plus, impossible de savoir que c'était elle vu qu'il fermait les yeux. Mais il reconnaissait les courbes de la jeune femme, il connaissait jusqu'a l'emplacement de chaque vertébre dans le dos de cette dernière... Il la connaissait comme si c'était lui qu'il avait serré, et sans doute devait-il se connaitre moins bien qu'il ne connaissait sa soeur. Il finit par relacher son étreinte et s'écarta quelque-peu, tenant sa soeur par les épaules.

A présent il pouvait bien l'observer et, tout comme il avait été sûr que c'était elle avant même de la voir et de la toucher, il en était d'autant plus sûr maintenant qu'il voyait les traits de son visage dans l'obscuritée à laquelle ses yeux avaient finit par s'habituer, lui rendant un monde en noir et blanc assez flou, mais pas assez pour qu'il ne la reconnaisse pas.

Le visage de Willy affichait un mélange de peur et de colère, ainsi que, quelque-part bien caché au fond, la joie de retrouver sa soeur. Il allait la gronder, bien sûr qu'il allait la gronder. Elle avait quitté la maison sans la moindre autorisation de sa part, et dans sa main trônait le double d'un de ses pass qu'elle avait dut voler alors qu'il avait le dos tourné ou qu'il n'était pas la. Il se mit enfin à parler, sa voix n'était qu'un murmure mais on pouvait y sentir une colère immense, ainsi qu'énormément de peur.

"Que fais-tu ici...?"

La question était clair et net, pour n'importe qui d'autre. Linia aurait encore put reconnaitre les interrogations : Tu sais que tu aurais pu te faire tuer? J'ai été terriblement inquiet en entendant ta voix ici, tu le sais ça? J'aimerais te hurler dessus mais je n'y arrive pas car tu es ma soeur.
Tout ses mots elle pouvait les lire sur son visage car elle le connaissait aussi bien que lui la connaissait, si ce n'était mieux. Sans s'expliquer, il la serra à nouveau dans ses bras sans donner d'explications.
Il la relacha à nouveau puis lui prit la main avant de se diriger vers la caverne dans laquel il se trouvait avant d'entendre la voix de sa précieuse soeur qui l'appelait à l'aide.

"Il est trop tard pour te gronder ce soir, mais demain tu n'y couperas pas. Pour l'instant nous irons dormir la-bas..."

Elle s’accrocha à la silhouette à l’odeur reconnaissable entre toutes à ses yeux comme un ancien à ses souvenirs, comme un futur noyé à une planche qui peut peut-être le sauver. « Je t’aime ! » Son corps entier criait ces quelques mots. « Merci d’être là. D’être toujours là. Pardon. » Ces petites palabres qui se bloquaient dans sa gorge d’albâtre, son cœur en battant au rythme d’une valse endiablée les exprimaient si fort.

Comme un chaton sauvage, l’enfant vint glisser dans le cou de son frère ses joues que des larmes d’effroi parcouraient avec violence. Elle resta là, dans les bras d’une douceur immense, dans cette cage si belle qu’elle désirait ne plus la quitter. Entourée par Will elle se sentait davantage à l’abri qu’au château où sans cesse il la reléguait.

Cela ne dura pas cependant. Cela s’arrêta quand il s’éloigna légèrement, pour la maintenir à bout de bras, comme chaque fois qu’il désirait la sermonner. Comme d’habitude, à ces instants là, elle baissa le visage, penaude. Comme tout le temps, un frisson la fit trembler et un sanglot lui échappa encore. Elle avait l’impression, en ces moments, que son sein était prêt à éclater à cause de la culpabilité qu’elle ressentait. Le regard de William ne l’aidait pas à se sentir mieux.

« Que fais-tu ici… ? »

La voix de ce frère qu’elle avait cru perdre à tout jamais s’éleva, déchirant le silence mordant de la nature. Elle se tut, cependant, n’apportant à la question d’autre réponse. Elle n’osait pas lui mentir. Elle n’osait pas non plus lui avouer que c’était la traitre jalousie qui, telle une excellente marionnettiste, l’avait fait suivre cet aîné qu’elle idolâtrait. Elle n’osait pas lui dire combien le voir ailleurs, avec une autre femme, la tuait à petit feu. Non, se taire suffisait et exprimait déjà à la fois bien tout cela.

Il la repris dans ses bras, la serra avec toute la force de son amour, avant de la guider, lentement, vers un campement où « la dame » se trouvait sans doute. Linia se sentait idiote. Inepte. Mais tant trahie aussi…

« Il est trop tard pour te gronder ce soir, mais demain tu n'y couperas pas. Pour l'instant nous irons dormir là-bas... »

N’en pouvant plus, cette fois-ci, elle laissa sa bouche pousser un petit cri tremblant. Les quelques petits mots, explication logique de sa présence, vinrent donc résonner à leur tour dans les cavernes immenses alors qu’ils n’étaient plus très loin maintenant de l’intruse.

« Je t’aime ! »

William marqua un temps d'arrêt... Il avait vu cette inquiètude auparavant dans les yeux et sur le visage de sa soeur et n'aimait pas la voir ainsi. Il n'aimait pas voir la seule membre qu'il restait de sa famille être inquiête, pas plus qu'il n'aimait la voir prendre des risques inconsidérés pour lui. Lui, il pouvait mourrir... Il aurait de toute façon un successeur désigné par un de ses amis le plus proche, mais elle... Non, c'était impossible que ça arrive. Cela ne devait pas arriver, il ne vivait que pour protéger sa petite soeur...
La guerre de la magie n'avait pas seulement eu lieu pour venger ses parents, mais elle avait surtout été la pour la protéger de la folie grandissante de ces mages qui s'étaient crut tout puissant et qui avait finit par plier devant la folie de William, bien plus grande que celle d'un Dieu en colère à ce moment la...

Elle n'avait rien dit tout le temps ou il l'avait grondé, et il ne s'y attendait pas d'ailleurs. Elle se contentait de baisser les yeux comme une petite fille, comme d'habitude, comme à chaque fois qu'il élevait un peu la voix avec elle. Et même quand il n'élevait pas la voix, elle savait exactement quand elle devait baisser les yeux et se faire toute petite, avant même qu'il n'ait dit quoi que ce soit... Elle le connaissait vraiment plus qu'il ne se connaissait lui-même. Si il avait encore des doutes avant, impossible maintenant d'en avoir encore.

Alors qu'ils étaient dans l'obscurité, le cri de sa soeur résonna dans les ténèbres. Un cri venant du plus profond du coeur de crystal de la jeune femme, un cri qu'elle n'avait jusqu'a maintenant jamais osé dire tout haut avec une telle force. Avait-elle sentit qu'elle courrait le risque de perdre son grand-frêre à cause d'une autre femme. Il ne le savait pas, ne s'en doutait même pas, et à vrai dire se demandait pourquoi elle avait sortit ça avec une telle intensitée. Il continua à avancer avec elle sans s'arréter, sans mot dire jusqu'a ce que la lumière de la caverne ou se reposait Olymp en ce moment les éclaires faiblement.
Il se retourna vers sa soeur, un sourire aux lêvres et l'embrassa sur le front en la serrant à nouveau fort contre lui. Il s'approcha de son oreille et murmura simplement.

"Mais moi aussi je t'aime petite soeur, plus que tout au monde. Ne t'inquiète pas pour moi, l'important c'est toi..."

William s'engagea donc avec sa soeur dans la caverne, la ou dormait Olymp. C'était d'ailleurs la première chose qu'ils voyaient en rentrant, Olymp endormie appuyée contre le mur...

(C'est court mais bon...)

Endormie contre une paroi quelque peu froide, Olymp ne se doutait même pas que le Gaïen s’était éloigné d’elle pour une quelconque raison. La seule chose qu’elle espérait se réalisait à la minute près où elle s’endormait. Le manque de chance d’Olymp était consternant. Son sommeil fut court puisqu’elle se fit réveillée par deux voix lointaines. Cependant, un rêve été déjà née dans son cerveau. Les images défilaient lentement et aucun son n’était audible, sauf celui d’une goutte qui tombait sur le sol de la caverne.

Peu à peu, les images prirent une vitesse normale et l’ambiance et les voix surgissaient, couvrant le bruit des gouttes. Comme le plus souvent lors de ses rêves, qui s’est derniers temps étaient de plus en plus fréquent, sa vision n’était pas celle de l’être que l’on pouvait qualifier de principal, ou protagoniste. Ne se doutant pas que sa façon de voir ses rêves était la même que le système des films Gaïens, avec les caméras, Olymp ne trouvait aucune manière de décrire ses visions. C’était une vue d’en haut.

Actuellement, le rêve commençait dans un milieu totalement étranger à la Délivreuse. Il y avait de grands bâtiments gris comme ceux qu’elle avait rapidement aperçut sur Gaïaa. De grands bâtiments qui montaient à une hauteur non négligeable. Une dizaine de bâtiment s’alignaient sur une rue sale. Une petite voix lui indiqua que le lieu où se situait son rêve était un quartier étudiant. Un quartier d’ailleurs, sans nul doute, assez pauvre. De nombreux détritus et de poubelles, vertes, renversées, jonchaient le sol et une odeur nauséabonde s’en échappait.

Le protagoniste du rêve d’Olymp s’appelait Carla (Non pas Carla Bruni.). Elle était jolie, brune aux yeux bleus ciel. La petite voix indiquait à la Délivreuse que cette femme travaillait comme journaliste. Evidemment, ce terme ne voulait rien dire aux yeux de l’Elrosienne. Mais elle comprit rapidement lorsqu’elle vit Carla sortir de son petit sac en bandoulière, un carnet de note gris sur lequel elle notait ses impressions et des mots clefs qui lui serviraient grandement lors de la rédaction de son article. Apparemment, la charmante demoiselle au sourire charmeur travaillait sur une affaire sérieuse. Dans ce quartier, l’on retrouvait chaque semaine, lorsqu’il ne s’agissait pas de chaque jour…, deux jeunes noyés dans leurs sangs, près des containers.

Une enquête avait été ouverte et l’on suspectait tout le monde dans le quartier. Les boyaux et intestins étaient entièrement sortit du corps des pauvres jeunes lorsqu’on les retrouvait. C’était une vision absolument affreuse que Carla ne tenait pas à croiser. D’ailleurs, elle était angoissée de se balader seule dans cette rue malsaine. Si la demoiselle avait eut le choix de choisir son futur article, elle aurait encore préféré parlé des résultats de la Coupe de Gaïaa de tel ou tel sport plutôt que de se retrouver sur une affaire criminelle. Ce genre de scoop finissait toujours par un drame.

Carla jetait des coups d’œil inquiet à chaque jeune qui restait la fixer avec insistance. Beaucoup de ses jeunes faisaient partis des défavorisés et des cas sociaux. Mais cela, elle n’avait pas besoin de connaitre chacun pour le savoir. Rien que l’état du quartier et la dégaine de ses habitants le lui informait. Son sourire charmeur vira bien vite à un sourire plus crispé. Son assurance baissait elle aussi au fur et à mesure qu’elle franchissait cette zone. La demoiselle arriva enfin à l’intersection qu’elle visait. Les routes étaient pavées maladroitement mais les deux nouvelles voies qui s’offraient à elles empestaient déjà moins et les déchets n’étaient pas répartis un peu partout.

A sa gauche se trouvait une agréable maison accompagnée par un magnifique jardin. Le propriétaire devait passer un temps fou pour le garder en si bon état.

« Vous aimez ? »

Demanda une femme d’une quarantaine d’années, habillée telle une voyante, avec un mélange de danseuse gitane. Carla lui sourit timidement et lui assura que ce jardin était absolument exquis. D’ailleurs, la journaliste trouvait que le quartier général et cette maison était un contraste déconcertant. L’on aurait cru observer une maison des quartiers riches. Olymp, ou plus sa vision, se rapprocha de la scène alors qu’extérieurement des sortes de chuchotement tentaient vainement de la tirer de son curieux rêve.

Mais le Juge était bien trop intrigué par le lieu et Carla pour retourner dans le domaine réel. Sa vision se retrouva tout près de Carla, montrant avec plus de précisions son interlocutrice qui lui tendit un billet, annonçant d’une douce voix :

« Vous avez un compagnon ? Cela tombe bien ! Je suis une diseuse de bonne aventure pour les couples. Enfin… Je fais cela gratuitement. Cela vous tente ? Histoire de rire quelques minutes en bonne compagnie. »

Carla lui sourit acceptant sa carte de visite sans savoir que dire. Elle observa l’adresse et constata qu’il s’agissait de la maison au beau jardin. Mais là encore, Carla ne dit rien. Elle regarda sa montre qui indiquait quatorze heures passées. Carla afficha des yeux ronds et s’excusa auprès de la femme en partant dans le sens opposé. Son compagnon justement – au nom inconnu – l’attendait depuis trente minutes déjà.

Elle se précipita à l’opposé de la rue qui menait à vieux terrain de sport, trempé et boueux. Il y avait quatre grands lampadaires qui limitaient la zone de jeux et une dizaine de gamins frappaient dans balle couverte de boue en s’exclamant joyeusement. Près de la zone des étudiants ce trouvait aussi des familles, dans une autre rue. Familles le plus souvent – encore – défavorisées. Au milieu du terrain se trouvait un bel arbitre aux cheveux bruns comme de l’ébène. Carla le fixait d’un immense sourire, révélant de grandes dents blanches. Il s’agissait probablement de son bien-aimé.

Olymp entendit un vague ‘je t’aime’, ne sachant pas s’il s’agissait de la réalité ou bien du rêve. Le copain de Carla l’étreignit, la soulevant quelque peu du sol et cette image disparut subitement pour changer entièrement de décors. Plus d’amoureux en vue, mais Carla était là, assise sur un confortable fauteuil en cuir rouge. Elle se trouvait devant un bureau au bois clair et vernis et jetait des coups d’œil timides vers une porte. Enfin la personne qu’elle attendait en sortit, la diseuse de bonne aventure en sortir avec un plateau en argent sur lequel reposait deux tasses et une théière. Le plateau fut posé à proximité de Carla. La femme lui servit une tasse et alla s’installer en face d’elle, coudes posés sur le bureau, sourire se voulant angélique même si l’effet était raté : Ses affreuses dents partaient dans tous les sens.

Les deux femmes se lancèrent dans une longue discussion inaudible pour la Délivreuse qui ne captait plus que les bruits ambiants de la grotte ainsi que quelques pas se rapprochant. A priori, la logique aurait été de se réveiller pour être prête en cas d’éventuel danger, mais Olymp préférait continuer son rêve. Si elle sentait un danger quelconque, elle savait que son temps de réaction ne serait pas long et que l’on ne pourrait pas la surprendre. Le rêve passait comme en accéléré et lorsqu’il reprit, Olymp se retrouvait à la place de Carla, du moins elle avait ses yeux. Sa tasse était vide et la voyante finissait la sienne d’une gorgée, reposant délicatement la porcelaine sur le plateau tout en la questionna :

« Vous savez ce qu’il se passe ici n’est-ce pas ? Dans ce quartier mais également dans cette maison. »

Carla leva des yeux intrigués vers la voyante qui fronçait les sourcils d’un air menaçant. La journaliste bégaya, ne sachant que répondre. Parlait-elle de cette affaire de meurtre ? Avait-elle un lien avec tout cela ? Et pourquoi la regarder subitement aussi froidement alors qu’ils venaient d’avoir une agréable et amusante conversation ? Après un long moment d’hésitation, Carla lui répondit que oui, mal à l’aise. Etait-ce une bonne réponse ? Elle ajouta qu’elle avait entendu parler de ce qu’il se passait dans ce quartier. La voyante la regarda encore plus froidement et dit :

« Alors vous savez que je suis la cause de tout ces meurtres… ? »

Carla s’enfonça dans son siège, encore moins rassurée. Olymp qui se retrouvait en quelque sorte à la place de la journaliste à ce moment là était encore moins rassurée. La protagoniste était figé comme une pierre ou de la glace. La glace était plus plausible, car à cet actuel instant, elle se sentait tellement fragile qu’elle pouvait se briser en mille morceaux. Histoire de ne pas faire revenir le courage de Carla, la diseuse de bonne aventure commença à raconter avec amusement la manière dont elle s’attaquait à ses victimes. De la première action à la dernière. La jeune femme grimaçait, essayant de ramasser vainement son courage éparpillé. De plus quelque chose dans sa poche n’arrêtait pas de vibrer. Elle le sortit en tremblant et cela ressemblait à l’objet que William avait balancé avec énervement avant d’entrer dans la grotte.

« Ex-excusez-moi, mon-mon téléphone… Portable… euh so-sonne. »

Déclara-t-elle. Elle décrocha, indiquant ainsi à l’Elrosienne le nom de cet engin. Enfin le nom n’était sans doute pas celui là, puisqu’il ne s’agissait que d’un simple rêve. Carla parla à voix basse dans la boite noire, stressée par le regard noir de la voyante qui ne bougeait toujours pas de sa place. Elle parlait à son copain qui voulait savoir où elle se trouvait. Elle lui raccrocha au nez en disant qu’elle le rappellerait plus tard. La voyante esquissa un petit sourire amusé et reprit son récit et se levant lentement et en se dirigeant doucement vers la jeune femme. Cette dernière écrivit vite fait un message sur la boite demandant à son amoureux de vite venir à la maison de la voyante. Elle envoya le message juste lorsque la voyante ouvrait ses bras pour l’attraper.

Carla recula dans le siège, se levant et tombant à la renverse. Elle se releva rapidement et courut dans la salle pour échapper à la femme qui ne semblait pas vouloir la faire partir de si tôt. Juste à la seconde où elle l’attrapait, la sonnette retentie. La voyante se figea, ne sachant que faire. Elle lança un regard cruel à sa proie souhaitant qu’elle ne bouge pas de là. Carla revint subitement à la réalité : C’était sans doute son copain.

* Oh non je l’ai mis dans le pétrin, pourquoi je lui ais demandé de venir ? *

Coincée dans un coin de la salle, elle mit du temps à se décider de bouger. La porte s’ouvrit dans la pièce d’à côté alors que Carla prenait une poterie quelconque et suivait les pas de la voyante dans le but de l’assommer. Sur la pointe des pieds elle avança, tourna à droite après avoir passé la porte et avança derrière le dos de l’horrible assassin, levant bien haut la poterie.

« Carla ? »

Demanda son bel ami en ouvrant des yeux ronds de surprise. La voyante se retourna mais trop tard, la journaliste lui fracassa la poterie sur la figure. La femme tomba sur le sol, inerte. Carla lâcha le reste de bout de poterie qu’elle tenait, tremblante. Elle se répétait dans sa tête, horrifiée :

* Je l’ai tué, je l’ai tué ? *

Son ami cloué sur place regardait la tempe de la voyante qui commençait à saigner puis la journaliste. Carla faisait de petits bonds, complètement perdue. Elle regardait son bien-aimé d’un regard terrifié, essayant de lui demander de l’aide sans prononcer un mot. Son amoureux la fit sortir de la maison. Elle se mit à répéter à présent que la police allait arriver, qu’elle allait se retrouver en prison. Le garçon lui fit non de la tête et lui ordonna de partir. Elle lui demanda où se cacher, de l’accompagner, de ne pas rester là, sinon il devrait payer un crime qu’il n’avait pas commis. Il se retourna et ouvra la bouche mais l’image devint noir. Olymp entendit une phrase mais ce n’était pas la voix de l’homme, mais la voix d’un Gaïen qu’elle avait oublié.

« Ne t'inquiète pas pour moi, l'important c'est toi... »

Dit-il. Elle entrouvrit très légèrement les yeux, perdant ainsi son rêve de vue. Les pas se rapprochaient. William venait de trouver une chérie ? Apparemment. Comme c’était mignon. Elle tourna la tête vers le coin de la pièce pour cacher un sourire narquois à leur arrivée. En gardant cette position elle demanda brusquement :

« Alors on fait une petite balade en compagnie de sa bien-aimée ? »

Elle se releva les regardant avec un grand sourire amusé. Peut-être allait-il la lâcher de cette manière ? Cela serait vraiment le pied. Olymp dévisagea la fille et demanda :

« Elle n’est pas un peu trop jeune pour toi ? »

[pardon pour la… L’absence de longueur de ce poste. Sad

J’arrive pas à rp ce soir je crois. Je trouve ma réponse super nulle aussi.]

Alors qu’elle s’apprêtait à répliquer à son frère qu’elle n’avait rien de plus précieux au monde que lui et que le perdre équivalait à la tuer elle, l’inconnue avait élevé la voix, brisant l’éphémère moment de tendresse que l’humaine partageait avec son seul amour.

« Alors on fait une petite balade en compagnie de sa bien-aimée ? »

Oh la garce ! Le juron mental manqua de fuser à haute voix. Si elle avait été une tigresse, la sœur du bien-aimé dictateur se serait déjà jetée sur cette ingrate pour la griffer de toutes ses forces.
Mais le regard de Linia se fit simplement de braise.

Malgré sa colère, elle se sentit blessée alors que la perfide continuait son monologue. Lily baissa le visage, encore. William avait sans doute jugé bon d’entretenir l’infâme à son propos en des mots peu éloquents, vu la réaction de la dame. Pourquoi ?

Elle releva brusquement son menton et ses yeux vinrent chercher ceux de son frère, non loin. Non content que de la trahir, il l’oubliait aussi. Il passait des heures avec l’intruse, loin d’elle, sans même une pensée pour ses angoisses. Et vu le sourire de la femme à son égard à elle, ils avaient dû bien s'amuser. Combien de temps s'était-elle moquée de l'amour qui les unissaient ? Will' avait-il rit, jusque là, de ses dires ?
Elle se détacha de lui, étouffant de petits frissons de tristesse. Pourquoi ? Ses dents vinrent mordre sa lèvre inférieure. Elle ne devait pas montrer sa mélancolie.
Pourquoi ne voulait-il pas comprendre qu’elle seule l’aimait réellement, plus que tout ?

Sans même une réponse pour Olymp, elle se contenta de mander une faveur à William, hésitante, d’une voix où vibrait déjà sa tristesse.

« Rentrons, s’il te plait. Rentrons au château, toi et moi, Grand frère. »

William Kessen arriva enfin en compagnie de sa soeur Linia Kessen devant Olymp Ronwae qui s'était réveillée au même moment apparamment, ces yeux étaient encore légèrement collé par le sommeil. Quelques gouttes de transpirations perlaient sur son front, peut-être avait-elle eu un cauchemard? C'était possible mais il n'en savait rien et d'ailleurs il s'en fichait. Elle ne put s'empécher de faire un commentaire sur le fait qu'il ramenait une fille, parlant de sa bien-aimée, ce qui n'était pas si faux, et le fait qu'elle était un peu jeune pour lui...
Il rétorqua sur un ton plus que glaciale en voyant l'expression qu'avait sa soeur à l'égard de la demoiselle, aussi jolie soit-elle.

"Ce n'est pas ma bien-aimée, c'est ma soeur. Et de ce fait, elle compte bien plus que n'importe quelle bien aimée, touches-y et tu n'auras même pas le temps de voir ta vie se terminer entre mes mains."

Au moins, les faits étaient posés. Il avait bien posé à cacher à Olymp que Linia était sa soeur, mais puisqu'elle pouvait lire dans ses pensées, il était inutile d'essayer de le cacher. Autant la mettre au courant tout de suite, toucher à Linia équivalait à une mort foudroyante sans sommation. Et quand il disait toucher, c'était toucher, il suffisait simplement qu'Olymp pose un doigt sur Linia pour qu'elle se retrouve incrustée dans le mur pour l'éternité (ouais il plaisante pas le Willy xD).

Sa crainte était que Lilia ne soit jalouse d'Olymp, et effectivement l'expression de son visage ne le trompait pas du tout, il connaissait assez bien sa soeur pour savoir quand elle ne pouvait pas supporter quelqu'un dés le premier regard. Ce qui avait dut la blesser sur ce coup-la était probablement les paroles d'Olymp. Depuis longtemps déjà, il soupçonnait sa soeur de l'aimer bien plus qu'une soeur ne devrait aimer son frêre, il se demandait même souvent si elle n'était pas amoureuse de lui mais son esprit rationnel écartait cette idée à chaque fois malgrés le fait qu'elle lui tende des perches grande comme l'Himalaya pour lui indiquer ses sentiments. C'était la politique des sous-entendu de sa soeur face à William qui faisait exprès de jouer à l'aveugle.

Elle lui fit soudainement une demande, rentrons au château disait-elle. Oh oui, ça le tentait, mais à la base si ils étaient rentrés c'était principalement car il faisait nuit dehors, qu'ils étaient tout les deux complétement morts et qu'ils étaient venu ici pour dormir. Linia était peut-être en pleine forme, mais lui non, et il allait devoir refuser sa requête...

"Je suis désolé petite soeur, mais je suis trop fatigué pour pouvoir me déplacer jusqu'à Gaïaa ce soir, demain matin on fera tout ce que tu voudras (ouhla j'aurais ptet pas dut dire ça ^^') mais pas ce soir d'accord?"

Il alla se rassoir contre le mur ou il était avant sans préter attention à Olymp et s'y appuya, il invita sa soeur d'un geste de la main à venir le rejoindre sans mot dire, sachant qu'elle ne refuserait pas du tout l'invitation. Elle qui essayait de le faire dormir avec elle à chaque fois qu'elle le pouvait. Il n'y avait pas un soir quand il venait lui dire bonne nuit ou elle ne le suppliait pas presque de dormir avec lui. Il avait flanché de nombreuses fois devant ses yeux de biches, mais ce soir c'était lui qui lui proposait. Evidemment ce n'était pas un lit mais il servirait de matelas pour sa chère soeur.

Il jeta un bref coup d'oeil à Olymp afin de vérifier qu'elle restait bien sagement dans son coin. Du coup, elle pouvait être contente l'Elrosienne, il s'était totalement désintéressé d'elle pour se concentrer pleinement sur sa soeur. Il ne la voyait plus comme une femme qu'il voulait séduire en ce moment mais comme une vil ennemie qui pouvait attaquer le trésor de sa vie, sa soeur, à tout moment.

Il replongea son regard dans les rubris et autres opales qui ornaient la salle et qui brillaient à la lueur des torches aux feux éternels...

*Il faudra que j'en prenne quelques-unes pour Linia sans qu'elle le voie...*

Aie, il avait oublié juste une seconde qu'Olymp lisait dans ses pensées et n'avait pas eu le temps de retenir celle-ci. Du coup, elle avait appris le nom de sa soeur, encore une information confidentielle, tout comme son visage, qu'elle avait vue... Il faudrait vraiment qu'il la tue à force si elle continuait à apprendre des choses pareilles que seul lui et sa soeur savait...

« D’accord. Alors demain nous rentrerons tous les deux chez nous. C’est promis ? »

Oh…Pour une fois qu’il l’invitait de lui même à venir lui prendre un câlin, elle n ‘avait pas le courage de dire non même si elle était furieuse ; qu’importait. Il mandait qu’elle vienne proche de lui, elle vint donc. Elle vint se blottir dans les bras aimés, nicha son visage sur les épaules de Will et ses mains sur le cœur de son frère.

Le parfum familier chatouilla ses narines délicates, apaisant quelque peu ses tourments. William avait toujours eu sur elle cet effet là : chaque fois qu’une rancune ou une autre traversait son esprit et faisait saigner son cœur, il réussissait toujours à éteindre le brasier que l’on avait allumé. Il la calmait. Sans rien faire d’autre qu’une douce caresse. Qu’il la prenne contre lui.

Linia osa relever son visage pour poser sur la joue de son aimé un baiser qui signifiait tant de choses. Un pardon pour l’avoir blessée. Pour l’avoir une fois encore laissée seule. Pour tout. Des excuses aussi, pour lui avoir fait tant peur. Savait-il que toutes les souffrances qu’elle endurait n’étaient plus que du vent, quand il était serré contre elle ? Elle en doutait et ne lui dirait jamais. Parce qu’il était capable d’en profiter, même sans le vouloir.

Les yeux mi-clos, elle regarda son ange, attendant patiemment qu’il se repose. Qu’il avait l’air las, son héro… L’autre l’avait-elle blessé ? Si …Si elle avait osé elle le paierait cher ! Oh non, Will n’avait pas le droit. Il ne pouvait pas être amoché ou éreinté par cette… Par cette garce.

Son cœur se gonfla d’amour. Un petit soupir silencieux traversa ses lèvres et ses doigts se déplacèrent, inconsciemment. L’une des mains vint trouver la base du cou de son ainé. L’autre resta sur son sein gauche.

Tout à coup, une fatigue pas du tout naturelle l’envahit, comme chaque fois qu’elle s’inquiétait de l’état de santé de William. Elle n’eut pas le temps de finir de prononcer un « je t’aime », qu’elle sombrait dans un sommeil anormal…

Un sourire éclairait ses joues, sereinement.

Est-ce qu'il devait vraiment rentrer maintenant? Il fallait qu'il dise des choses à Linia rien qu'à cause de ce qu'elle avait fait mais en même temps il avait encore plein de questions à poser à Olymp. Lesquelles? Il n'en savait encore rien mais il était sûr qu'une fois qu'il aurait eu le temps de se reposer, toutes ces questions arriveraient toutes seules sans qu'il n'ait rien à faire pour les trouver. Pour l'instant il calinait juste Linia puisqu'il savait qu'elle adorait ça, et puis elle en avait besoin.

Olymp avait beau être une jolie femme, c'était une femme forte qui se débrouillait seule. Elle n'avait pas du tout besoin de lui alors pourquoi s'entêter à vouloir sortir avec elle? En plus techniquement c'était son ennemie. Linia était belle elle aussi, mais en plus de cela elle était fragile. Quand à savoir qui il devait protéger entre les deux, la réponse était simple. Il s'agissait de sa chère petite soeur bien évidemment.
Il s'était toujours occupée d'elle jusqu'à maintenant. Pourquoi arréterait-il de se soucier d'elle pour une femme qu'il venait à peine de rencontrer? De toute façon sa décision était déjà prise. Linia était déjà jalouse d'Olymp. Il l'avait vu dés le premier regard qu'elle lui avait lancé... Et bien maintenant elle n'aurait plus à l'être.

Elle avait fait tout ce chemin uniquement pour lui. Il s'en rendait compte à présent. Au dela du danger qu'elle aurait put courrir durant le voyage, elle n'avait fait ce dernier uniquement pour le voir et pour rien d'autres. Elle voulait juste le retrouver lui et cela le touchait énormément même si il n'en laissait rien transparaitre. C'était comme si il venait de se rendre compte juste maintenant de l'amour que lui portait sa soeur alors qu'elle n'avait jamais rien fait pour le lui cacher... Comme si des oeillères invisible venaient de sauter de devant ses yeux.

A présent c'était à son tour de s'inquiéter pour elle. Et il avait une bonne raison.
Oubliant totalement Olymp à présent, il s'inquiétait pour sa petite soeur qui avait commencé un début de je t'aime, sans pouvoir le finir... Elle était tombée dans les pommes alors que sa propre fatigue avait totalement disparue...
Son inquiétude ne dura néanmoins pas longtemps. Il n'y avait pas besoin d'être un grand génie de la médecine pour se rendre compte qu'elle ne faisait que dormir d'un sommeil profond. Ce qu'il ne comprenait pas c'était pourquoi il se sentait soudainement en pleine forme maintenant.

Il était temps de rentrer et de ne plus se soucier de l'ennemi. Personne ne le méritait plus que sa petite soeur, il l'avait tellement négligée ces derniers temps qu'il s'en voulait d'avoir été aussi cruel envers elle. Il ne lui avait plus parlée depuis un certain temps, trop occupée par ses "affaires personelles" et il pensait à présent qu'il était temps d'en revenir au point de départ... La ou tout allait bien, avant l'arrivée d'Elros et d'Olymp, de ce temps merveilleux ou ils étaient heureux ensemble sans fauteur de trouble pour se placer en plein centre.

Il la prit dans ses bras en prenant garde à ne pas la réveiller même si cela n'était pas nécessaire vu le sommeil profond dans lequel elle était plongée et fixa Olymp d'un regard indéfinissable mais pour le moins transcendant.

"C'est ici que l'on se quitte, je te souhaite une longue vie... Et je te souhaite surtout de surveiller ton pays et de le mémoriser pendant qu'il est encore en vie."

C'était sûr, sa petite soeur valait bien plus qu'elle. Inutile de s'attarder sur cette femme. Il se dirigea vers la sortie d'un pas décidé sans se retourner une seule fois.

(Direction : Le château du dirigeant, la chambre de Linia)