Linia Kessen Pas encore validé
Nombre de messages : 21 Age : 39 Date d'inscription : 12/01/2008
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| Sujet: Une ballade sur l'avenue Mar 22 Jan - 22:56 | |
| [suite de la discussion aux portes, entre Nath' et Lily]
Les bruits de la longue allée centrale ramenèrent sur le visage enfantin une sérénité éphémère. Cachée par sa capeline, elle se sentait presque bien, là, au milieu de tant de gens mais surtout si seule à la fois. Elle aimait, quand elle sortait, venir regarder les badauds et leurs marchandises… Tant qu’on ne la voyait pas elle. C’était un spectacle incongru que ce mélange d’ étals pleins de couleurs, de son grondant -mix de tant de discussions-, de néons grésillant et de visages inconnus. Elle eut un sourire tendre alors qu’une petite de quelques années passa en trombe non loin d’elle, bousculant des passants. Ses pas lents se dirigeaient vers la route des tavernes. Les marchands interpellaient tout le monde, mis à part ça, comme à chaque fois, on ne lui parlait pas. On ne la menaçait pas. Dans ce chaos infernal, on la laissait en paix.
Linia prit son temps, pour répondre à la question de l’inconnu et ses épaules s’affaissèrent alors, doucement.
« Les gens …Ont l’air heureux, n’est-ce pas ? »
Elle releva son visage gracieux vers Nathianaël, étouffant un frisson. A part cela, elle ne savait de quoi l’entretenir. Pourquoi fallait-il que ce sujet, toujours, revienne sur le tapis ?
« Je ne saurais vous parler avec exactitude de l’histoire de ce monde, monsieur. Je peux… Juste vous dire qu’avant, la plupart devaient se cacher. Que certains ont vu mourir leurs pères, leurs enfants ou leurs frères sans ne pouvoir rien faire que de fuir. Aujourd’hui, ils continuent de panser leurs blessures, reprenant goût à la vie, à cause de certains qui ont cru avoir davantage le droit de vivre que d’autres. »
C’était un long discours, pour elle. Un long monologue qui résumait, à ses yeux, fort bien la guerre et le pourquoi de celle-ci. Elle l’avait débité d’un ton sincère, simple, dénudé de tout autre sentiment. Comme si la mélancolie qui prenait maintenant place dans ses prunelles pâles n’avait eu le temps de s’insinuer dans ses propos. Ses doigts vinrent se porter à son cou et enlacèrent tendrement le petit médaillon qu’elle portait.
« Je ne pourrais réellement vous instruire de l’avant guerre. Je…Ne me rappelle pas ou n’étais pas née. »
Elle réfléchit de nouveau, un bref instant.
« Tout ce dont je puis vous entretenir est qu’Elros, depuis sa ‘collision’ avec notre monde à nous donne lieu à beaucoup de rumeurs. La plupart ont peur que le passé ne revienne, je crois.»
Rougissante, la jeune fille avait le charme de ces poupées de porcelaine auxquelles on apporte quelques soins chaque jour et que l’on relègue dans une vitrine, de peur de les briser en milles pièces. Elle s’arrêta à la fin de ses propos, non loin d’un étal, avec cet air gêné-là. Une idée en voyant les bijoux que vendait un marchand venait de germer en son esprit nubile et elle porta, comme une gamine, son index à ses lèvres. Son regard s’emplit alors d’un espoir futile.
« M’aideriez-vous, messire ? J’aurai besoin d’une bague, pour un homme.»
Si elle avait été seule, elle se serait applaudie. Oh oui… Elle savait comment faire, pour que William reste à son coté. Pour qu’il comprenne sa souffrance, et son amour. Pour qu’elle ne soit plus jalouse, jamais. Et cela, cela lui faisait pousser des ailes, la rendant soudainement merveilleusement heureuse.
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